Leur arrivée en Ituri, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), inquiète la population et les organisations de la société civile : depuis la semaine dernière, des miliciens « Wazalendo », ces groupes d'auto-défense qui combattent le M23 aux côté des forces gouvernementales dans la province voisine du Nord Kivu, ont franchi la frontière qui sépare les deux régions pour une mission de reconnaissance.
Venus de la province voisine du Nord Kivu, une dizaine de combattants « Wazalendo » se sont installés en Ituri, plus précisément à proximité de la localité de Mungamba, à une centaine de kilomètres de la ville de Bunia, selon la société civile de l'Ituri. Selon plusieurs sources, ces miliciens d'autodéfense - comme ils se définissent - se sont présentés aux autorités locales : chef coutumier, commandant de l'armée, et société civile notamment.
D'après l'ordre de mission - signé de leur chef hiérarchique - dont ils étaient munis, ils ont reçu pour consigne de s'installer dans cette région de l'Ituri pour combattre, aux cotés de l'armée congolaise, les rebelles des ADF Nalu affiliés à l'organisation État islamique, une rébellion originaire de l'Ouganda.
Mais aujourd'hui, leur présence dans la province est source d'inquiétude, comme l'explique Dieudonné Lossa, le coordonnateur de la société civile de l'Ituri : « Elle ne se justifie pas. Les "Wazalendo" se sont constitués au Nord Kivu pour faire face à l'agression de la RDC par le M23 et le Rwanda. Ici, nous avons déjà assez de groupes armés », développe celui-ci avant de reprendre : « Alors que nous sommes en train de nous battre pour le désarmement et pour le retour des miliciens à la vie civile, leur présence va créer des problèmes. Les seules forces sur lesquelles nous comptons pour défendre l'Ituri, ce sont les forces loyalistes - les FARDC et la police ».
Contacté par RFI, l'administrateur du territoire d'Irumu, où sont installés ces « Wazalendo », n'a pas donné suite à notre demande.