En Centrafrique, les acteurs de la société civile ont protesté mercredi 23 octobre contre un projet de loi relative aux « agents étrangers ». Ce texte, qui sera voté vendredi à l'Assemblée, veut contraindre toute personne physique ou morale recevant un soutien de l'extérieur du pays, à figurer sur une liste publique et à être sous surveillance renforcée, interdisant certaines de leurs activités.
Pour ces acteurs de la société civile, l'adoption de cette loi inspirée du modèle russe mettra fin à l'existence de la démocratie en République centrafricaine, comme elle a permis de fermer associations et médias indépendants en Russie.
C'est la position exprimée hier, mercredi, lors d'une conférence de presse à Bangui.
« Ce qui nous a amené à rejeter cette loi, c'est que cette loi est un copié-collé de la loi russe votée en 2012 ; les Russes ayant un certain ascendant sur nos autorités sont en train de vouloir imposer le même comportement à toutes les associations en République centrafricaine », nous explique Me Bruno Hyacinthe Gbiegba, l'un des membres de ce collectif de la société civile au micro de notre correspondant, Rolf Steve Domia-leu.
« Quand on demande à toute personne de déclarer les financements reçus de l'extérieur, il y a pas de problème. Mais quand on demande maintenant à cette association qui reçoit les financements de l'extérieur de faire constamment un rapport à l'État, mais c'est pas l'État qui vous a donné le financement mais vous impose de faire un rapport... Ça veut dire que chaque fois que vous recevez un financement de l'extérieur, automatiquement on vous considère pratiquement comme des espions. C'est pour cette raison que nous avons trouvé dangereux ce projet de loi concernant les agents étrangers. Et c'est une loi qui est nocive. C'est une loi qui est liberticide et c'est une loi qui est anti-démocratique. »