Saint-Louis — Les pêcheurs artisanaux de Saint-Louis ont exprimé leur indignation contre la décision de BP et ses partenaires dont Kosmos Energy, de construire un récif artificiel à la place des six promis, annonce un communiqué reçu à l'APS.
Selon les pêcheurs, "cette décision constitue une violation flagrante des engagements pris par BP et Kosmos Energy lors des précédentes négociations".
"Ces récifs devaient servir à compenser l'impact écologique massif des activités d'exploitation gazière du projet GTA sur nos côtes, déjà lourdement affectées par la dégradation de nos écosystèmes marins et l'accaparement de Diattara le plus grand récif naturel de Saint-Louis ainsi que la survie de milliers de familles qui dépendent de cette activité", ont-ils déploré.
Notant que ces récifs sont essentiels pour la préservation des ressources, ils exigent "la mise en place d'un programme de compensation juste et préalable, incluant une indemnisation et l'accès à des alternatives de pêche durable".
Les sociétés BP, Petrosen et Kosmos Energy ont annoncé récemment avoir attribué à la société STAPEM Offshore et à d'autres spécialistes de la surveillance écologique un contrat en vue de la construction d'un récif artificiel destiné à améliorer la biodiversité marine et à protéger la pêche artisanale au large de Saint-Louis (nord)
L'attribution du contrat est le signe d'un "engagement environnemental et social" de ces sociétés "envers les communautés de Saint-Louis et les associations de pêche artisanale", explique un communiqué transmis à l'APS.
Selon le document, "la conception proposée du récif artificiel est soumise à l'approbation des autorités [sénégalaises] et des organisations de pêche".
La société STAPEM Offshore est attributaire du contrat en même temps que d'autres structures spécialisées dans la surveillance écologique, dont ARC Marine.
Ces structures sont associées à cette initiative en tant que sous-traitants, selon le communiqué.
"Cette initiative de récif artificiel est conçue pour améliorer la biodiversité marine et offrir des opportunités [en faveur des] communautés de pêche artisanale", explique le texte.
"En soutenant la création de ce récif artificiel, nous visons à améliorer la biodiversité marine, tout en offrant de nouvelles opportunités aux communautés locales de pêche artisanale dont les moyens de subsistance dépendent de la vitalité de l'écosystème côtier", a affirmé dans le communiqué Jean-Marc Gerber, le directeur général de STAPEM Offshore.
Il a ajouté que ce projet permet aux entreprises concernées de recourir à leur expertise en ingénierie marine et à leurs solutions pour promouvoir la durabilité environnementale et aider à améliorer les habitats naturels.
Tom Birbeck, le président-directeur général et fondateur d'ARC Marine, a salué la contribution de l'entreprise qu'il dirige à "ce projet pionnier". "Nous nous réjouissons de travailler avec toutes les parties prenantes pour réaliser ce projet pionnier et offrir des impacts positifs pour les communautés locales et au-delà", a-t-il affirmé.
BP, une société britannique, et Kosmos Energy, une entreprise de droit américain, mettent en oeuvre le projet Grand Tortue Ahmeyim d'exploitation d'un gisement de gaz naturel découvert en 2015 en Mauritanie et au Sénégal.
La Société mauritanienne des hydrocarbures et Petrosen, la Société des pétroles du Sénégal, prennent part à l'exploitation de ce gisement