Cote d'Ivoire: Grève dans les écoles catholiques/Revalorisation salariale - Les enseignants crient leur mécontentement... la tutelle appelle à la raison

23 Octobre 2024

Un mot d'ordre de grève de 72 heures a été lancé sur toute l'étendue du territoire, dans les établissements du primaire et du préscolaire catholiques pour réclamer une revalorisation salariale.

Les écoles de l'enseignement préscolaire et primaire catholique de Côte d'Ivoire ont lancé un mot d'ordre de grève de 72 heures, rentré en vigueur ce 22 octobre, sur toute l'étendue du territoire ivoirien.

Rencontré hier à la rédaction de Fraternité Matin, Éric Zakéhi, secrétaire général du Syndicat national des enseignants du préscolaire et du primaire catholiques de Côte d'Ivoire a donné les raisons de ce mouvement d'humeur.

A l'en croire, cette crise tire son origine de la dernière revalorisation salariale voulue par le Président de la République. « Pendant que nous étions dans l'attente d'une hausse de salaire, c'est plutôt le contraire qui nous a été servi. Nos employeurs ont sorti une nouvelle grille, largement en deçà de celle que nous avions auparavant. Du coup, nos salaires de base ont été réduits. Nous avons aussi des anciennetés qui n'étaient pas bien calculées et bien d'autres revendications. Nous souhaitons être rétablis dans nos droits », a martelé le secrétaire général du syndicat.

Il ajoute que cette nouvelle grille devrait être proposée aux nouveaux enseignants : « Sur nos bulletins, les salaires de base étaient bien spécifiés. Mais avec cette nouvelle grille, le salaire de base a été réduit allant jusqu'à 50 000 F Cfa de manque à gagner. Nous ne pouvons pas accepter cette situation. Dans la faîtière Éducation-formation, chez les quatre autres syndicats, le problème ne s'est pas posé. Mais, c'est uniquement chez nous les catholiques que les employeurs veulent prendre les anciens travailleurs et les aligner sur la grille des nouveaux. Dans les autres écoles chrétiennes, les grilles internes n'ont pas disparu ».

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Il ajoute que des mouvements de mécontentement se font ressentir aussi au niveau de l'enseignement secondaire catholique. Précisément dans la zone de Divo où les employeurs auraient bloqué les salaires des enseignants pour n'avoir pas signé l'avenant proposé.

« Si nous entrons en grève après deux années de discussion, c'est parce que nous pensons qu'il y a un abus. Notre objectif n'est pas d'aller à l'affrontement avec notre employeur, mais de trouver une solution négociée pour le bien de tous », a-t-il confié.

Un appel à la raison

Le père Jean-Luc Ndreman, secrétaire exécutif national de l'éducation catholique dit sa part de vérité dans la mise en pratique de la revalorisation salariale des enseignants : « Je les appelle à la raison. Nos pères évêques ne gagnent rien dans cette école si ce n'est de penser à l'avenir de nos enfants. Cette école est une référence. Ils veulent utiliser l'école comme un moyen pour construire l'Homme. Un lieu d'éducation pour former le citoyen nouveau porteur de témoignage de par la qualité de sa vie, par sa compétence professionnelle, par sa vie morale. L'Église fait oeuvre sociale à travers l'école ».

Il explique que cette grille consensuelle émane du Réseau des écoles confessionnelles (Rec). « Il fallait mettre de l'ordre dans la grille des salaires dans notre secteur d'activité, Éducation-formation confessionnelle chrétienne. Ce qui a nécessité plusieurs mois de travaux pour avoir une grille consensuelle signée par les deux parties, les travailleurs et les églises qui les emploient. Il s'agit des catholiques, des méthodistes, des assemblées de Dieu, des Adventistes, etc. », a-t-il ajouté.

Il affirme que certains bulletins de salaire ne sont pas conventionnels. « Cette grève est exagérée, vu l'effort qui est fait pour donner une image d'excellence dans le travail », a regretté le père. Il confie qu'une réforme a été entamée dans l'éducation catholique à l'effet de régler tous les problèmes qui minaient cette école. Ce qui a permis, depuis 9 ans, d'assainir ce milieu.

A Abidjan, le père affirme que sur les 37 écoles, 32 ont fonctionné. Et sur l'ensemble du pays, dans la plupart des cas, les écoles sont ouvertes.

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