Juliette Janin, s'est rendue à Madagascar pour renforcer la coopération culturelle. Elle a rencontré des acteurs du secteur et participé à plusieurs événements.
Arrivée à Madagascar pour une mission, vous êtes sur le point de repartir pour La Réunion. Quels sont les principaux objectifs de votre visite ?
Je suis ici pour plusieurs raisons, notamment la coopération sanitaire et surtout culturelle. L'inauguration de la Maison Ony, ce samedi, m'a également motivée à venir. J'ai eu des rencontres avec le ministère de la Communication et de la Culture à travers le secrétaire général, pour discuter de la coopération culturelle entre Madagascar et la Commission de l'océan Indien (COI).
Quels ont été les résultats de votre rencontre avec le secrétaire général ?
Nous avons discuté du projet culturel et créatif que la COI porte en partenariat avec Madagascar. Par exemple, nous avons soutenu des activités d'inventaire du patrimoine avec le ministère. Ce travail vise à valoriser les patrimoines matériel et immatériel du pays, afin qu'ils soient éventuellement classés au patrimoine mondial de l'Unesco.
Comment la COI soutient-elle concrètement les initiatives culturelles ?
Nous sommes financés par l'Agence française de développement (AFD), ce qui nous permet de promouvoir l'inclusion des femmes et des questions de genre dans la culture. Le projet que nous soutenons couvre quatre volets principaux : la valorisation du patrimoine naturel, matériel et immatériel ; la formation des acteurs culturels ; le soutien aux initiatives culturelles ; et enfin, le plaidoyer pour renforcer les politiques publiques dans le domaine des industries culturelles et créatives.
Quelles ont été vos impressions en rencontrant les artistes locaux ?
Il y a un immense potentiel à Madagascar. La richesse culturelle et historique du pays influence profondément les arts, en particulier la musique. J'ai rencontré de jeunes talents extrêmement prometteurs, mais ils manquent souvent de moyens pour se développer pleinement. C'est pourquoi nos initiatives sont essentielles. Sur plus de deux cents candidatures que nous avons reçues dans le cadre de nos appels à projets, 30% proviennent de Madagascar.
Cela montre à quel point les artistes malgaches sont engagés et qu'ils ont besoin d'un soutien accru. J'ai aussi visité le Palais de la Reine, un musée qui marie modernité et histoire, et cela nous a inspirés pour proposer une formation autour de la muséologie.
Quelles opportunités la COI offre-t-elle actuellement aux artistes de l'océan Indien ?
Cette année, nous avons lancé plusieurs appels à propositions, dont des bourses de mobilité pour permettre aux artistes de se former et de développer leur art à l'étranger. Par exemple, des bédéistes malgaches ont pu participer à un festival au Canada grâce à notre soutien. Toutes nos opportunités sont disponibles sur la plateforme Kiltir.org. Nous offrons aussi des bourses d'études, et cette année, quatre artistes malgaches ont été sélectionnés pour poursuivre leurs études en France.