Le Souverain Pontife se trouve, pour la deuxième fois, dans la nasse du Cardinal Ambongo. En sa qualité de président du Symposium des Conférences épiscopales d'Afrique et Madagascar (SCEAM), l'Archevêque de Kinshasa a eu à appeler ses pairs à refuser de bénir le mariage entre homosexuel. Et sa voix a été entendue dans toute l'Afrique.
En visite en Belgique au mois de septembre, le Pape avait annoncé son intention d'initier le processus de béatification du roi Baudouin, le qualifiant « d'homme de foi » en raison de sa position sur l'avortement. Le monarque s'y était fermement opposé.
L'Eglise ne s'opposera pas à la béatification du Roi Baudouin : « Il a été un grand homme, indépendamment de la polémique autour de l'avortement ». C'était sans compter avec la réaction du Cardinal Ambongo qui estime que si le dossier évolue dans le sens que certains veulent, pour le présenter à la canonisation, on est ouvert, avant de nuancer : « Mais il y a quand même ce dossier-là, qu'on peut appeler une tache noire», en faisant référence à l'assassinat de Patrice Lumumba.
Patrice Lumumba était une des figures marquantes de l'indépendance du Congo, colonisé par la Belgique de 1908 au 30 juin 1960. Une fois l'indépendance du pays déclarée, il était devenu le Premier chef de Gouvernement, jusqu'à ce qu'il soit assassiné moins d'un an plus tard, le 17 janvier 1961, dans la province du Katanga. A ce jour, les circonstances de cet assassinat n'ont toujours pas été entièrement élucidées, mais il avait eu lieu en présence de fonctionnaires du roi Baudouin.
L'Archevêque de Kinshasa a invité la Congrégation pour les causes des saints à enquêter pour faire toute la lumière sur cet épisode.
Jusqu'où ira la contradiction entre le Saint siège et le Clergé d'Afrique ?