L'opposant congolais, le très Lumumbiste Franck Diongo, séjourne depuis dimanche 20 octobre dernier à Kigali. Une visite qui suscite moult réactions dans le microcosme politique congolais sur les vrais objectifs de ce déplacement. La dernière en date se trouve être celle de Sylvain Masheke.
Candidat malheureux à la présidentielle de 2018, il avait annoncé son retrait de la course à cette présidentielle au profit de Martin Fayulu avant son adhésion à Lamuka, la plateforme qui avait soutenu le candidat Fayulu contre Félix Tshisekedi. Sylvain Masheke n'a pas ménagé Franck Diongo dans sa réaction en commençant par se poser mille et une question sur la facilité avec laquelle cet opposant congolais s'est octroyé le passeport Belge, délivré le 26 juillet 2024.
La nationalité congolaise étant une et exclusive, jusqu'à preuve du contraire, ne peut pas être utilisée concomitamment avec une autre nationalité étrangère. Franck Diongo, dans ce cas, doit avoir énervé la Constitution. La détention de ce passeport belge qui lui a permis de faire ce déplacement de Kigali, frise une certaine complicité.
Pour Sylvain Masheke, la Belgique doit tirer les conséquences de cet acte du fait qu'un opposant atterrit sur son territoire avec un passeport congolais en sollicitant un asile et se rend à Kigali, en pleine crise avec la République démocratique du Congo, avec un passeport belge. La RDC est en droit d'exiger des explications à ce pays considéré comme l'un de ses meilleurs partenaires. Avec cette affaire, les relations entre Bruxelles et Kinshasa sont nettement entamées et Sylvain Masheke veut carrément la rupture des relations diplomatiques avec la Belgique.
Franck Diongo a voyagé normalement à destination du Rwanda sans aucune mesure de restriction de son pays d'accueil après sa demande d'asile. Il atterri à Kigali à bord d'un vol direct de Brussels Airlines, quittant Bruxelles aux alentours de 19h50.
Toujours est-il que Franck Diongo restera à Kigali pendant au moins deux semaines, avant de rentrer en Belgique le 5 novembre. Pour l'instant, les détails de sa visite restent flous, et son agenda n'a pas été rendu public. En attendant, les interrogations et suspicions persistent dans l'opinion publique congolaise, qui commentent diversement ce voyage.
Seuls certains congolais, fussent-ils opposants et de surcroit Lumumbiste, sont capables de pareils actes. Jamais un opposant au régime de Kagame peut venir si facilement en RDC. L'opposition en RDC n'arrêtera pas de surprendre.