Salima Mukansanga, l'arbitre rwandaise qui a brisé de nombreuses barrières dans le monde du football, a annoncé sa retraite à l'âge de 36 ans. Première femme africaine à arbitrer des matchs masculins en Coupe d'Afrique des Nations CAF TotalEnergies et à officier lors de la Coupe du Monde masculine, elle quitte les terrains après une carrière exceptionnelle qui a ouvert la voie à d'autres femmes dans l'arbitrage.
Originaire du Rwanda, Mukansanga s'est imposée comme une figure incontournable dans l'arbitrage international. En 2022, elle fait sensation en devenant la première femme à officier lors d'un match de la Coupe d'Afrique des Nations masculine. Le 18 janvier 2022, elle arbitre la rencontre du groupe B entre la Guinée et le Zimbabwe, un moment historique pour le football africain. Sa gestion impeccable du match a été largement saluée, confirmant son statut de pionnière dans un domaine jusque-là dominé par les hommes.
"J'ai toujours cru que si vous travaillez dur et que vous êtes déterminée, rien ne peut vous arrêter. Ce moment à la CAN était une victoire non seulement pour moi, mais pour toutes les femmes africaines", avait-elle déclaré après le match.
Un autre moment marquant de sa carrière a été lorsqu'elle a arbitré la finale de la CAN féminine 2022 au Maroc. Cette finale opposait le Maroc, pays hôte, à l'Afrique du Sud dans une ambiance survoltée. Mukansanga a dirigé cette rencontre intense avec maîtrise, permettant aux Sud-Africaines de s'imposer 2-1 pour remporter leur premier titre continental. Son arbitrage lors de ce match crucial a été salué pour sa rigueur et son calme, malgré l'énorme pression.
"Officier lors d'une finale de la CAN féminine est l'un des plus grands moments de ma carrière. Chaque décision compte, et je voulais montrer que nous, les femmes, sommes capables de gérer ces grandes occasions", a-t-elle confié à l'issue de la rencontre.
Mukansanga a également marqué de son empreinte les compétitions internationales. Elle a participé à la Coupe du Monde féminine de la FIFA 2019 en France, où elle a arbitré plusieurs matchs importants. Ce tournoi a confirmé son statut d'arbitre de premier plan sur la scène mondiale, et lui a permis de participer à d'autres événements prestigieux.
En 2022, elle franchit une nouvelle étape dans sa carrière en étant sélectionnée pour la Coupe du Monde masculine au Qatar. Mukansanga devient l'une des premières femmes à faire partie du corps arbitral lors de cette compétition historique. Bien qu'elle n'ait pas été arbitre central, elle a officié en tant que quatrième arbitre lors de plusieurs rencontres, notamment le match entre la France et l'Australie. Sa présence dans ce tournoi a été un symbole fort de la progression des femmes dans l'arbitrage masculin.
Née à Rusizi, au Rwanda, Salima Mukansanga a commencé son parcours en arbitrant des matchs locaux avant de gravir les échelons jusqu'à devenir une arbitre de la FIFA. Le chemin n'a pas été facile, mais son travail acharné et sa détermination lui ont permis de surmonter les obstacles. « Être une femme dans l'arbitrage n'est pas toujours facile, mais chaque match que j'ai arbitré m'a renforcée, » expliquait-elle lors d'une interview en 2021.
Son engagement inébranlable et son professionnalisme l'ont menée au sommet de l'arbitrage mondial, devenant un modèle pour des milliers de jeunes filles en Afrique et ailleurs.
Avec l'annonce de sa retraite, Salima Mukansanga laisse un héritage durable. Sa carrière a non seulement changé la perception de l'arbitrage féminin, mais elle a aussi montré que les femmes pouvaient diriger les plus grandes compétitions de football au monde. Son influence se fera sentir pendant des années à travers les générations de femmes arbitres qu'elle a inspirées.
Bien que Mukansanga quitte les terrains, elle a affirmé qu'elle continuerait à jouer un rôle dans le développement de l'arbitrage féminin. "Mon travail ne s'arrête pas là. Je veux continuer à aider les jeunes arbitres, en particulier les femmes, à atteindre leur plein potentiel", a-t-elle déclaré.
La retraite de Salima Mukansanga marque la fin d'une époque, mais elle laisse derrière elle une empreinte indélébile, ayant contribué à faire progresser l'arbitrage féminin vers de nouveaux sommets.