En dépit des difficultés que traverse le Congo, le gouvernement a consenti, dans son budget annuel, la somme de 500 000 000 FCFA, soit au total trois milliards FCFA de financement propre, au terme des trois années de la durée du Programme pour la promotion du travail décent (PPTD).
Le ministre d'Etat, ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, Firmin Ayessa, a dévoilé ce montant le 24 octobre à Brazzaville à l'ouverture de l'atelier d'orientation et de lancement du processus d'élaboration du profil national de sécurité et santé au travail. En effet, il y a un an, le gouvernement a signé le mémorandum d'accord concernant le PPTD 2023-2026. Un programme structuré autour de trois priorités : le soutien à la diversification de l'économie et à la création d'emplois décents ; l'amélioration de la protection sociale et la sécurité et la santé au travail ; la promotion du dialogue social et application des normes internationales du travail.
Selon le ministre d'Etat, cet atelier consacre la mise en œuvre de la priorité n°2 de ce programme, notamment l'amélioration de la protection sociale et la sécurité et de la santé au travail, appelant le soutien financier et technique nécessaire à l'élaboration et à l'adoption de profils, de politiques et de programme en la matière. « Je voudrais profiter de l'opportunité que nous offre l'ouverture du présent atelier pour lancer un vibrant appel à tous les partenaires techniques et financiers et à tous les donateurs potentiels à l'effet de porter au PPTD 2023-2026 de la République du Congo l'attention que ce programme mérite, en vue de sa mise en œuvre effective pour un modèle du travail plus épanoui », a invité Firmin Ayessa.
Organisé en partenariat avec l'Organisation internationale du travail (OIT), cet atelier qui se clôture ce 25 octobre constitue une étape importante dans le processus d'engagement des mandats tripartites et de tous les acteurs du monde de travail dans une approche de gestion systémique, durable et progressive en la matière, et d'amélioration continue du bien-être au travail. En effet, la République du Congo a ratifié le 24 octobre 2023 la Convention n°155 de l'OIT sur la sécurité et la santé des travailleurs. Une convention qui va entrer en vigueur ce samedi 26 octobre 2024.
Faire un état des lieux de la sécurité et santé au travail
« L'élaboration du profil national de sécurité et de santé au travail donnera lieu, à terme, à la politique nationale de sécurité et santé au travail et à un programme d'actions pour un environnement de travail résolument sain et salubre en République du Congo. Cette belle initiative va, à coup sûr, hisser le Congo au niveau des autres Etats de la sous-région d'Afrique centrale qui conduisent déjà leur politique nationale de sécurité et de santé au travail, un outil pertinent aux mains des Etats membres de l'OIT pour promouvoir le travail décent et faire avancer la justice sociale à travers le monde », a poursuivi Firmin Ayessa.
Représentant la directrice du bureau pays de l'OIT pour le Congo, la RCA, le Gabon, la RDC, le Tchad et l'Angola, le Dr Joseph Dieuboué a rappelé que l'amélioration des conditions et de la qualité de vie des travailleurs faisait partie du principal défi porté par leur institution. Selon lui, les dispositions combinées des conventions n°155 sur la sécurité et la santé des travailleurs et 187 sur le cadre promotionnel de la sécurité et la santé au travail devenues fondamentales fournissent les éléments nécessaires qui guident la stratégie de l'OIT en matière de sécurité et santé au travail. Il s'agit d'une approche de gestion systémique basée sur les principes de l'amélioration continue qui, a-t-il déclaré, passe par l'élaboration d'un profil national ou état des lieux de la santé et santé au travail au niveau national.
D'où la nécessité pour chaque pays de s'engager dans ce processus afin de garantir progressivement aux travailleurs de tous les secteurs un milieu de travail sûr et salubre, gage de l'accroissement de la productivité et de la croissance économique tant recherchés par nos pays.
« Concernant le Congo, le pays ne dispose pas encore d'une politique nationale et de programme national en matière de santé et de la sécurité au travail, mais les questions d'amélioration des conditions de travail font l'objet d'une attention croissante dans le but d'assurer un environnement de travail sûr et sain pour tous les travailleurs. L'entrée en vigueur, ce 26 octobre 2024, des dispositions de la Convention n°155 sur la sécurité et la santé des travailleurs engagent, entre autres, le pays à adopter une politique nationale assortie d'un programme ou d'un plan d'action national en sécurité et santé au travail », a rappelé Joseph Dieuboué, spécialiste sécurité sociale et santé au travail.