Madagascar: Exportation - Des smokings valent 110 millions de dollars

De fil en aiguille, les produits du textile et de l'habillement made in Madagascar se taillent une part importante sur le marché huppé et du luxe des exportations. L'Economic Development Board of Madagascar (EDBM) révèle que l'an passé, aussi inattendu que cela puisse paraître, « les smokings ont été les vêtements les plus produits, d'un volume total de 10 300 tonnes pour pas moins de 110 millions de dollars en valeur ». Ce qui efface un peu l'image péjorative du pays au début de l'implantation des zones franches industrielles dans les années 80, comme un vivier d'effets vestimentaires de monsieur et madame Tout le monde.

Mais les pulls, chandails et cardigans n'ont pas été abandonnés pour autant. Ils figurent toujours sur le rayon des produits bien enroulés de Madagascar, qui en a confectionné 3 700 tonnes pour un montant total de 99 millions de dollars. Les tee-shirts et maillots fermés arrivent sur la troisième marche du podium avec 6 000 tonnes pour 67 millions de dollars.

Les grandes marques et les maisons à la renommée internationale ont été séduites et convaincues par les talents insoupçonnés de ces petites mains, une main-d'oeuvre abondante, perfectible, souvent rémunérée en-deçà de ce qu'elle vaut. Hermès, Prada et Chanel ont passé commande, cite l'EDBM, aux côtés de Lacoste, Nike et Levi's.

Madagascar, d'une année à l'autre, grâce à une organisation toujours améliorée de la filière textile et habillement, est devenu le premier exportateur des pays d'Afrique subsaharienne vers le marché européen, et le second vers les États-Unis.

Bon an, mal an, cette branche d'activités a toujours été l'une des mamelles de la croissance économique du pays. Des diplomates s'activent dans les coulisses des affaires à l'échelle mondiale pour la reconduction de l'AGOA, qui va expirer au mois de septembre d'une part, et pour le maintien de Madagascar dans le giron de cette disposition au régime fiscal avantageux pour les exportations vers les États-Unis, d'autre part. L'issue de la présidentielle américaine du 4 novembre risque d'influencer dans un sens ou dans un autre l'avenir de l'AGOA.

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