Au Gabon, des jeunes slameurs, dirigés par le champion du Gabon en titre du slam, Clyde Nzenguet Mabondo, proposent ce vendredi soir un café-concert à l'Institut français du Gabon. Intitulé « Bénédictions de la Terre », cette rencontre musicale, empreinte de traditions et d'inspirations de la forêt gabonaise, promet une expérience captivante pour transporte le public au-delà des mots.
Ils font les derniers réglages. Clyde Nzenguet Mabondo et ses amis travaillent d'arrache-pied depuis un mois pour le succès de leur café-concert. Âgé de 30 ans, Clyde, 15 ans d'expérience, est l'un des poids lourds du slam au Gabon.
« À Port-Gentil, j'ai été élu Révélation slam 2015. Ensuite, j'ai fait le festival Slam Standing Ovation et j'ai remporté le prix de Golden poète. Après cela, j'ai participé à la coupe du Gabon du slam et j'ai été couronné champion du Gabon de slam en 2023 », résume-t-il.
Le café-concert de ce vendredi est une immersion au coeur des traditions des peuples du sud du Gabon. Un grand plaidoyer en faveur des langues locales, aujourd'hui menacées de disparition.
Interrogé sur certaines phrases qu'il déclame, Clyde Nzenguet Mabondo traduit : « Ça parle de la douleur. Une mère qui a perdu un fils, mort au combat, parce qu'il revendiquait des droits. » Le public attendu ce vendredi sera transporté dans un spectacle entre français et langues locales gabonaises.
Le Gabon, « la NBA du slam » porteur de jeunes talents
Master No, triple champion de slam au Gabon, directeur du festival Black History Art et ambassadeur du slam gabonais à l'étranger salue la montée en puissance des jeunes slameurs au Gabon.
« Fier, ce serait un petit mot parce quand on regarde le travail qu'on mené dans les ateliers, on a essayé de montrer la voie et de donner une trajectoire au slam gabonais. Et quand on voit cette nouvelle génération qui a la vision professionnelle, on est plutôt satisfaits. Pour ceux qui ont toujours défini le Gabon comme étant la NBA du slam en matière de talents, d'originalité, on est plutôt contents », se félicite-t-il.
Quand le slam est arrivé au Gabon dans les années 2004, il y a eu une grosse effervescence, et après, la connotation qu'on a donné au slam comme étant un art de revendication. Avec l'ancien régime en place, il y avait un problème de liberté d'expression qui a réduit notre champ d'activité. Puis ces derniers temps, le slam prend, il y a un nouveau visage du slam et de la culture gabonaise toute entière.