Depuis Paris, où il participe à une conférence internationale de soutien au Liban, le chef de la diplomatie tunisienne, Mohamed Ali Nafti, a martelé que la réforme de l'architecture financière internationale et des institutions de Bretton Woods est une nécessité impérieuse à l'heure actuelle.
Le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Ali Nafti, a affirmé, hier, lors de son discours en visioconférence adressé aux participants à la célébration de la Journée des Nations unies au siège de l'Académie diplomatique internationale de Tunis, que malgré le retard accusé dans la réalisations des résultats escomptés, l'Organisation des Nations unies demeure le seul refuge, le cadre idoine, l'espace vital de la légalité internationale, et elle reste indispensable pour une nouvelle ère de faits de coexistence pacifique, de développement durable et de respect des droits universels de l'homme.
Le ministre, qui a passé en revue les moments forts de la participation de la Tunisie aux différentes actions onusiennes depuis son adhésion quatre années seulement après son indépendance, a cependant insisté sur la nécessité impérieuse de réformer le système des Nations unies «qui a atteint ses limites». Il a rappelé l'impact de la guerre génocidaire que mène l'entité sioniste à Gaza et au Moyen-Orient, notamment les agressions contre le Liban, devant l'impuissance de l'ONU à faire respecter les décisions de ses organes principaux et à trouver une solution durable et définitive à cette situation dramatique, et à une injustice qui dure depuis près de 75 ans.
Le chef de la diplomatie tunisienne a affirmé que «le système actuel a atteint ses limites et que sa réforme s'impose de toute urgence !». Il a rappelé que depuis sa création en 1945, l'ONU a accompli d'importantes réalisations dans l'intérêt de l'humanité tout entière, mais force est de constater que malgré ce travail assidu, il y a nécessité d'accélérer les réformes du système international, et ce «afin de le rendre plus équitable, plus juste, plus efficace».
Et d'ajouter : «Convaincue de la nécessité de réformer les institutions de l'action multilatérale, la Tunisie estime opportun d'envisager une nouvelle approche de la coopération internationale basée sur l'égalité, le respect mutuel, la non-ingérence dans les affaires internes des pays, le respect de la souveraineté nationale, et la solidarité humaine fondée sur la conviction de la communauté de destin et des intérêts réciproques», a souligné Mohamed Ali Nafti.
«Afin de garantir un traitement sur un pied d'égalité de toutes les nations, a souligné le ministre des AE, la lutte contre les inégalités exige une accélération de la réforme de l'architecture financière internationale et des institutions de Bretton Woods qui ne sont plus en mesure de fournir un filet de sécurité mondiale, ni d'offrir aux pays en voie de développement le niveau de soutien dont ils ont besoin», a-t-il souligné.
Jeunesse et Pacte pour l'avenir
En outre, Mohamed Ali Nafti a salué les efforts du coordinateur résident de l'ONU en Tunisie, M. Arnaud Peral, présent à cette cérémonie de célébration de la Journée des Nations unies, et ce pour l'organisation du Sommet de l'avenir et l'accord adopté par l'ONU au terme de cette joute; le Pacte pour l'avenir. Le ministre a souligné que la Tunisie se félicite de l'adoption des documents finaux de ce sommet, le Pacte pour l'avenir, le Pacte du mérite mondial, et la déclaration sur les générations futures, estimant que le véritable succès est d'avoir l'engagement de tous les acteurs internationaux à les traduire en actions concrètes.
Par ailleurs, le ministre a insisté sur l'importance de la jeunesse dans la réalisation des objectifs de développement durable et l'engagement des jeunes dans le travail visant à construire une société plus juste et inclusive. «Nous devons, ajoute-t-il, leur donner les moyens d'agir et de faire entendre leurs voix».
De son côté, le coordinateur résident de l'ONU en Tunisie, M. Arnaud Peral, a invité l'audience à observer une minute de silence à la mémoire de tous les morts des conflits existant dans le monde, notamment en Palestine, au Liban, en Ukraine, au Soudan, et ailleurs, qui selon lui «sont atroces et ont détruit et continuent de détruire des vies humaines irremplaçables», reconnaissant les échecs de la communauté internationale face à une multitude de défis.
Peral a plaidé, lors de son discours, au multilatéralisme comme nécessité face à ces différents défis de conflits, d'environnement, de développement, etc. Il a appelé à une action commune rassemblant toutes les forces vives de la communauté internationale et notamment les jeunes qui sont le porteur du flambeau de l'espoir. Peral a affirmé cet espoir par l'adoption des Nations unies d'accords historiques dont le Pacte pour l'avenir et la déclaration sur les générations futures qui, selon lui, visent à donner aux jeunes une place dans la prise de décisions.
Par ailleurs, une pléiade de représentants des chancelleries étrangères, dont des ambassadeurs, ainsi que des représentants de la diplomatie tunisienne à l'étranger et des officiers de haut rang du département ont pris part hier à cette cérémonie de célébration de la Journée des Nations unies qui fêtes le 79e anniversaire de l'entrée en vigueur de la Charte des Nations unies (1945).
Plusieurs jeunes activistes et innovateurs étaient de la partie dont la cheffe de l'équipe Novation City et cheffe du bureau consultatif de jeunesse auprès du ministère de la Jeunesse et des Sports, Badr El Boudour Zahmoul, qui a adressé un discours d'espoir à l'audience mais aussi de prise de conscience des grandes responsabilités auxquels les jeunes sont confrontés de nos jours, et de leur engagement à relever les défis.