Les trois candidats de l'Alliance du changement, Reza Saumtally, Avinash Ramtohul et Chetan Baboolall, ont réuni leurs partisans de la circonscription n°10 (Montagne-Blanche-Grande-Rivière-Sud-Est) à Melrose, mercredi 23 octobre, pour lancer officiellement leur campagne. L'événement a attiré une foule nombreuse et enthousiaste. Joy Beeharry, campaign manager pour la circonscription n°10, n'a pas mâché ses mots en attaquant Vikram Hurdoyal, candidat de l'Alliance Lepep. «Ce dernier est allé rencontrer Navin Ramgoolam deux semaines avant la proclamation des élections générales pour quémander un ticket. Je le défie de venir réfuter cela.»
Covilen Narsinghen, président du Mauritius Global Diaspora, actuellement à Maurice pour les élec- tions, était également présent et a pris la parole. «Depuis l'Indépendance, c'est la première fois que Maurice se retrouve au coeur de tant de polémiques. La loi prévoit la responsabilité collective, une convention selon laquelle les membres du gouvernement sont tenus responsables des actions de celui-ci. Vikram Hurdoyal et Pravind Jugnauth prennent les Mauriciens pour des bouffons. À ce jour, personne ne connaît la raison exacte de la révocation d'Hurdoyal. Ces élections seront cruciales, et il est important de soutenir nos trois candidats. Bizin vote tou le trwa, na pa koupe.»
Chetan Baboolall a, quant à lui, exhorté ses partisans à rester mobilisés et à travailler ensemble pendant les 18 jours restants de la campagne. Il a vivement critiqué le gouvernement sortant. «Pravind Jugnauth est devenu un bye looké. Nos droits constitutionnels sont bafoués. Son agent en chef est décédé dans la circonscription n°8 et il n'a même pas assisté aux funérailles. On a voulu faire passer un meurtre pour un suicide.» Il a aussi dénoncé la révocation de Vikram Hurdoyal, qu'il a qualifié de «traître», et évoqué les problèmes liés aux distributeurs automatiques de billets (ATM) et à l'eau dans les villages. «Hurdoyal disait, Kal Ho Naa Ho, moi, je dis, Main Hoon Na.»
Avinash Ramtohul s'est dit satisfait de la mobilisation du public pour le lancement de la campagne. «Nous avons un rendez-vous avec l'histoire le 10 novembre.» Il a rappelé l'incident du «stag party» près de Grand-Bassin, en affirmant que Pravind Jugnauth n'avait rien fait pour sanctionner son ministre. En évoquant Missie Moustass, Ramtohul a accusé Pravind Jugnauth d'insulter l'intelligence des Mauriciens en affirmant que les fuites proviennent de l'intelligence artificielle et, abordant l'économie, il a déclaré : «Nous ferons de notre mieux pour redonner de la valeur à la roupie mauricienne.»
Reza Saumtally a souligné que le pays est en déclin. «Nous revenons à l'époque préindépendance. Nous n'avons plus le droit de changer et c'est le gouvernement sortant qui dicte sa loi. J'ai grandi ici et je connais les problèmes des habitants.» Il a expliqué que Navin Ramgoolam l'avait choisi parce qu'il est bien connu dans la circonscription n°10. «J'ai discuté de cette opportunité avec ma femme, qui m'a dit : Si tu fais de la politique pour embêter les gens, il vaut mieux que tu restes à la maison. Nous croyons au karma. Embêter quelqu'un est plus grave que lui voler ou lui donner de faux espoirs. C'est pourquoi je suis resté depuis 2019 pour aider les habitants et je continuerai après. Mon slogan est 'Never let you down'».
En parlant de la pandémie de Covid-19, Reza Saumtally a expliqué que son équipe avait fabriqué et distribué des masques aux habitants. «Nous avons également distribué 3 700 boîtes alimentaires dans la circonscription n°10 pendant le confinement.» Concernant la catastrophe du Wakashio, il a précisé qu'ils avaient retiré 40 tonnes de pétrole avant qu'elles ne contaminent Trou-d'Eau- Douce et Grand-Rivière-Sud-Est.
Au sujet des problèmes d'eau dans la circonscription n°10, Reza Saumtally a rappelé qu'à l'occasion de la fête de Divali l'année dernière, les habitants n'avaient pas d'eau et qu'il avait fait venir un camion-citerne pour les aider. Cependant, le chauffeur de ce camion s'était vu révoquer son permis. Parmi l'audience, on a noté la présence de l'ex-ministre des Services financiers sous le Mouvement socialiste militant, Sudhir Seesungkur, ainsi que de Mookhesswur Choonee, qui avait démissionné du Parti travailliste en 2021 et fait son retour, et de l'ancien ministre Vishnu Bundhun. Certains partisans étaient mécontents de la présence de ces derniers.