Tunisie: L'avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani condamnée à deux ans de prison

Nouvelle condamnation pour l'avocate et chroniqueuse tunisienne Sonia Dahmani. En détention depuis le mois de mai, elle a écopé jeudi de deux ans de prison ferme pour « diffusion de fausses nouvelles ». C'est la deuxième condamnation de l'avocate, poursuivi dans cinq affaires concernant ses déclarations médiatiques. Ce nouveau jugement concerne ses propos tenus sur la chaîne de la radio privée IFM où elle a évoqué « l'existence du phénomène de racisme en Tunisie ».

En Tunisie, l'avocate et chroniqueuse, Sonia Dahmani, en détention depuis le 11 mai, a été condamnée jeudi à deux ans de prison ferme. Interrogée sur la situation des migrants subsahariens par le passé, l'avocate avait affirmé que le racisme existait bien en Tunisie. Des propos qui lui ont valu cette condamnation.

« La chambre correctionnelle du tribunal de première instance a condamné Sonia Dahmani à deux ans de prison ferme pour des déclarations médiatiques sur le racisme en Tunisie », a précisé à l'AFP son avocat, Me Chawki Tabib.

Sonia Dahmani est connue pour son franc parler et des déclarations médiatiques critiques, notamment ses prises de positions récurrentes sur la situation des migrants dans le pays et les problèmes de racisme.

Condamnée en vertu d'un décret présidentiel largement décrié

Elle avait été arrêtée le 11 mai dernier, en direct sur France 24, quand des policiers masqués ont fait irruption au siège de l'Ordre des avocats à Tunis où elle s'était réfugiée. Depuis, Sonia Dahmani fait face à la justice et enchaîne les condamnations : en septembre, elle a déjà écopé de huit mois de prison, pour des propos jugés critiques à l'encontre du président Kaïs Saïed.

Des condamnations qui se multiplient en vertu du décret présidentiel 54, officiellement promulgué par le président Saïed en 2022 pour lutter contre la diffusion de fausses informations. Son interprétation, très large, est critiquée par le Syndicat national des journalistes tunisiens, puisqu'il a permis l'arrestation et la poursuite en justice de dizaines de journalistes, avocats et figures de l'opposition depuis son entrée en vigueur.

Quant à Sonia Dahmani, elle doit encore être jugée pour trois autres affaires.

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