L'année 2023 a été la plus sèche depuis plus de trois décennies pour les cours d'eau du monde entier, selon un nouveau rapport coordonné par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies.
Le rapport sur L'Etat des ressources mondiales en eau souligne qu'au cours des cinq dernières années, les débits des cours d'eau ont été inférieurs à la normale et que moins d'eau a atteint les réservoirs. Actuellement, 3,6 milliards de personnes dans le monde n'ont pas accès à l'eau au moins un mois par an et ce chiffre devrait atteindre plus de cinq milliards d'ici à 2050, selon ONU Eau. Par ailleurs, l'année 2023 est considérée comme la plus chaude jamais enregistrée, entraînant des températures élevées et des conditions de sécheresse généralisées, ce qui a contribué à des sécheresses prolongées.
Un stress sans précédent
Le rapport dresse également un tableau sombre des ressources mondiales en eau douce, mettant en évidence un stress sans précédent, exacerbé par le changement climatique et l'augmentation de la demande. Le rapport fait état d'un nombre important d'inondations dans le monde. La multiplication des événements hydrologiques extrêmes a été influencée par des conditions climatiques naturelles, notamment le passage de La Niña à El Niño à la mi-2023, ainsi que par le changement climatique induit par l'homme. « En raison de la hausse des températures, le cycle hydrologique s'est accéléré. Il est également devenu plus irrégulier et imprévisible, et nous sommes confrontés à des problèmes croissants de manque ou de surplus d'eau », a expliqué Céleste Saulo.
L'Afrique malmenée
L'Afrique a été la plus touchée en termes de pertes humaines. En Libye, deux barrages se sont effondrés à la suite de l'inondation majeure de septembre 2023, faisant plus de 11 000 victimes et affectant 22 % de la population. Les inondations ont également touché la Grande Corne de l'Afrique, la RDC ainsi que le Rwanda, le Mozambique et le Malawi. Selon l'OMM, le rapport vise à améliorer l'accessibilité et la disponibilité des données d'observation, grâce à une meilleure surveillance et à un meilleur partage des données, en particulier dans les pays du Sud.
Le rapport s'inscrit dans le cadre de l'initiative mondiale des Nations unies intitulée « Des alertes précoces pour tous », qui vise à relever les défis liés à l'eau. Cette initiative mondiale vise à améliorer la qualité des données et l'accès à celles-ci pour la surveillance et la prévision des risques liés à l'eau, l'objectif étant de mettre en place des systèmes d'alerte précoce pour tous d'ici à 2027.