Afrique: "Placer les femmes au cœur de l'économie pour transformer nos sociétés selon le président de la BM"

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25 Octobre 2024

Dans le cadre des Assemblée Annuelles du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque Mondiale, s'est tenu un webinaire ce jeudi 24 octobre 2024 pour mettre en lumière l'importance de l'autonomisation financière des femmes dans le monde afin de lutter contre la pauvreté et de favoriser le développement global.

Cet événement a rassemblé des intervenants de haut niveau, dont M. Ajay Banga, Président du Groupe de la Banque Mondiale, Mme Anneliese Dodds, Ministre du Développement et de l'Égalité hommes-femmes du Royaume-Uni, M. Adebayo Olawale Edun, Ministre des Finances du Nigeria, et Mme Sandra Ablamba Johnson, Ministre et Secrétaire Générale de la Présidence du Togo.

Ainsi, le président de la Banque Mondiale, M. Ajay Banga, a ouvert le débat avec un discours porté sur la nécessité d'intégrer les femmes dans toutes les stratégies de développement. « On ne peut pas mettre fin à la pauvreté sans inclure la moitié de la population », a-t-il déclaré, mettant en exergue le rôle essentiel des femmes dans l'environnement social et économique.

Dans le même sillage, M.Banga a présenté une nouvelle stratégie de la Banque Mondiale axée sur la parité homme-femme, articulée autour de trois piliers principaux. Le premier vise à mettre fin à la violence homme-femme et à améliorer la qualité de vie des femmes en les autonomisant économiquement.

Le second objectif est d'assurer la connectivité numérique, visant à atteindre 350 millions de femmes d'ici 2030 pour qu'elles aient accès à des services financiers et à des opportunités d'apprentissage. Enfin, le troisième pilier ambitionne de connecter 80 millions de femmes à des ressources financières pour soutenir leurs entreprises.

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Pour Mme Sandra Ablamba Johnson, ministre togolaise du développement et de l'égalité des genres, le changement doit être impulsé par les chefs d'État, citant l'exemple du Togo. « Il n'est pas question d'envisager un changement sans faire participer les femmes », a-t-elle affirmé.

Au Togo, où les femmes représentent 52 % de la population, des initiatives ont été mises en place pour encourager l'entrepreneuriat féminin et faciliter l'accès au capital. Une initiative mise en place pour accorder aux femmes l'accès aux banques, a permis à 73 000 femmes d'obtenir des prêts.

Allant dans ce même sens, M. Adebayo Olawale Edun, ministre des Finances du Nigeria, a également partagé des expériences concrètes. En effet, il a insisté sur l'importance de l'autonomisation des femmes. Son pays a lancé un plan d'action national impliquant 22 000 personnes, qui favorise l'entraide et l'autofinancement. « Nous devons nous donner une direction pour améliorer le sort des femmes et garantir plus de justice sociale », a-t-il déclaré, reconnaissant que les progrès réalisés ne sont pas à la hauteur des attentes.

Mme Anneliese Dodds, ministre du développement et de l'égalité hommes-femmes du Royaume-Uni, quant à elle, s'est accentuée sur le fait que les crises climatiques et les conflits touchent souvent de manière disproportionnée les femmes et les filles.

La ministre a également plaidé pour que la parité soit intégrée au cœur des solutions de développement économique. Selon les estimations du forum économique mondial, il faudrait 134 ans pour combler l'écart de genre au rythme actuel. « Nous devons accélérer nos efforts », a-t-elle insisté, appelant à une inclusion accrue des femmes dans les secteurs émergents comme la croissance verte et les services.

À noter que les intervenants ont également abordé les défis persistants à l'égalité des genres. Malgré des progrès notables, les obstacles structurels demeurent. Les participants ont convenu que la violence basée sur le genre, l'accès limité à l'éducation et les stéréotypes culturels continuent de freiner l'autonomisation des femmes. Mme Anneliese Dodds a rappelé que « chaque pays doit faire des efforts concertés pour abattre ces barrières ».

Le webinaire s'est conclu par un appel à l'action pour les gouvernements, les entreprises et la société civile. Les intervenants ont exhorté les participants à collaborer pour mettre en œuvre des politiques favorables aux femmes et à garantir leur intégration dans toutes les initiatives de développement. Le président de la Banque Mondiale, M. Ajay Banga a déclaré : « Nous avons le pouvoir de transformer nos sociétés en plaçant les femmes au cœur de notre économie. C'est une obligation morale et une nécessité économique ».

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