Congo-Kinshasa: Nord-Kivu - Olpa déplore les actes d'intimidation contre la journaliste Sifa Bahati

Pour l'ONG, ces actes constituent une entrave à la libre circulation de l'information garantie par la législation congolaise et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l'homme.pa. A l' en croire, la journaliste a été sauvée de justesse grâce à l'intervention d'un autre groupe d'instituteurs.

L'Organisation de promotion et de défense de la liberté de la presse, l'Observatoire de la liberté de la presse en Afrique (Olpa), a énergiquement condamné les actes d'intimidation contre Sifa Bahati, journaliste à radio Soleil FM émettant à Butembo à 300 km de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Pour cette ASBL, ces actes à l'endroit d'une journaliste en plein exercice de sa profession constituent manifestement une entrave à la libre circulation de l'information garantie par la législation congolaise et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l'homme.

Selon l'Olpa, en effet, la journaliste Sifa Bahati a été victime d'actes d'intimidation, le 22 octobre, de la part d'un groupe d'instituteurs de Butembo, dans la commune de Bulengera, devant le siège d'une des sociétés de télécommunication opérant en République démocratique du Congo (RDC). "C'était au moment où Sifa Bahati tentait d'interviewer les instituteurs sur les difficultés rencontrées lors de l'opération de paie auprès des banques locales et de leurs partenaires", a expliqué l'ONG. Et d'expliquer que des instituteurs opposés à cette interview s'en sont pris violemment à la journaliste, confisquant son gilet de reportage et son téléphone pour vérifier si elle n'a pas enregistré des images de l'attroupement. "Ils accusaient la journaliste et la presse locale de Butembo d'être opposées à la grève des enseignants des écoles prétextant qu'ils ne devraient plus revendiquer le salaire durant la période de grève", a souligné l'Ol

De mauvais traitements sur un autre journaliste à Mahagi

Dans un autre communiqué, cette ONG condamne aussi de mauvais traitements subis par Eliezer Pithua, journaliste à Radio Télé Fads Mahagi (RTFM), station communautaire émettant à Mahagi-centre à 160 km de Bunia, chef-lieu de la province de l'Ituri. Pour cette organisation, les actes de torture sur la personne d'un professionnel de la presse en mission constituent une violation grave du droit d'informer et d'être informé. Elle en appelle, par conséquent, aux forces de défense et de sécurité à ne ménager aucun effort pour que les auteurs des actes de torture ne jouissent de l'impunité.

A en croire l'Olpa, le journaliste Pithua a été kidnappé, le 18 octobre 2024, par des hommes armés alors qu'il accompagnait une délégation d'un organisme gouvernemental dénommé "Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation" (PDDRC-S), dans la chefferie de Walendu Watsi, contrôlée par des miliciens de Codéco (Coopérative pour le développement du Congo), pour y effectuer un reportage sur la reddition des miliciens. C'est sur le chemin de retour, a expliqué l'ONG, que le journaliste a été pris en otage avec les membres de PDDRC-S. " Le journaliste a été copieusement battu, puis placé dans une cellule de Codéco et soumis à un interrogatoire serré par les miliciens qui accusaient le journaliste et la délégation d'avoir tenté de contourner une barrière de la milice pour se rendre vers la localité Katanga. Tous les effets du journaliste ont été confisqués. Il a été libéré, le 19 octobre 2024, après paiement par sa rédaction d'une rançon de 500 dollars américains. Eliezer Pithua s'en est sorti avec plusieurs lésions corporelles", a fait savoir l'Olpa.

Des sanctions exigées contre l'auteur de l'agression d'un journaliste au stade des Martyrs

Dans une lettre adressée au secrétaire général du Comité de normalisation de la Fédération congolaise de football association (Conor), l'organisation non gouvernementale de défense et de promotion de la liberté de la presse basée à Kinshasa, (l'Olpa) exige des sanctions exemplaires à l'endroit de Fiston Saïdi, militaire de la Garde républicaine commis à la sécurité de l'équipe nationale de football "Les Léopards", auteur de l'agression brutale de Gede Luiz Kupa, journaliste au média en ligne 7sur7.cd basé à Kinshasa.

Dans sa correspondance du 21 octobre adressée aux autorités de la Fécofa dont copie a été réservée au ministre chargé du secteur des sports, cette ONG protestant contre cette agression d'un professionnel des médias en plein exercice de son travail a noté que le journaliste a été agressé le 9 octobre 2024 au stade des Martyrs de la Pentecôte au moment où il effectuait un reportage lors d'une séance d'entraînement de la sélection nationale, à la veille de la rencontre sportive s'inscrivant dans le cadre des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des Nations Maroc 2025, ayant opposé la sélection de la RDC aux Taifa Stars de la Tanzanie. "M. Fiston Saïdi a non seulement proféré des injures au journaliste, mais a aussi agressé physiquement ce dernier avec une arme jusqu'à le traîner à même le sol, lui intimant l'ordre de quitter le Stade des Martyrs. Ce dernier reprochait au journaliste d'avoir tenté de parler à un joueur de la sélection nationale. Gede Luiz Kupa s'en est sorti avec des égratignures au niveau du bras gauche et a ressenti des douleurs atroces au niveau du cou", a soutenu l'Olpa. Et de rappeler à ce responsable de la Fécofa des promesses faites, dans une lettre dans laquelle il avait condamné cet acte, de prendre des mesures disciplinaires conservatoires à cet effet, sans donner plus de précision.

Et à l'ONG de noter que ces mesures promises n'ont jamais été prises à l'encontre de M. Fiston Saidi, jusqu'à la rédaction de sa correspondance. Cette organisation craint, par ailleurs, ce laxisme du Comité de normalisation de Fécofa encourage davantage M. Saïdi à récidiver dans les prochains jours. "Agresser un journaliste en plein exercice de son travail constitue une atteinte grave à la liberté de la presse garantie par la législation congolaise et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l'homme. Par voie de conséquence, l'Olpa réitère son voeu de voir des sanctions appropriées prises à l'encontre de M. Fiston Saidi afin de prévenir tout dérapage à l'avenir", a insisté cette ONG.

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