Au terme de la deuxième édition d’Abidjan Border Forum tenue du 23 au 25 octobre 2024 au Parc des expositions d’Abidjan, à l’unanimité, les participants ont fait plusieurs recommandations allant dans le sens de l’amélioration de la gouvernance des frontières en Afrique.
C’était présence du ministre ivoirien de l’Intérieur et de la Sécurité, le Général de corps d’armée, Vagondo Diomandé, qui représentait le Premier ministre Robert Beugré Mambé. On notait également la présence de l’ambassadeur Bancolé Adéwoyé, Commissaire aux affaires politiques, paix et sécurité de l'Union africaine représentant Son excellence Moussa Mahamat Faki , le président de la Commission de l’Union africaine, des représentants des commissions économiques régionales dont la Cédéao, la Sadec et les Partenaires techniques financiers,( Ptf).
Dans les recommandations lues par le Professeur Ousmane Zina, président de la Commission scientifique de Abidjan border forum 2024, à l’endroit de l’Union africaine, les participants ont demandé d’inscrire le principe de la gestion partagée des ressources naturelles partagées aux frontières comme un des piliers essentiels de la coopération transfrontalière , de renforcer la coordination entre l’UA, les organisations sous-régionales et les États membres, notamment en matière de gestion des ressources partagées aux frontières.
Aussi, ils ont exhorté tous les Etats membres qui ne l’ont pas encore fait à ratifier la Convention de l’Union africaine sur la coopération transfrontalière, dite Convention de Niamey d’une part, et l’encouragement des ambassadeurs des États membres accrédités auprès de l’UA à porter le plaidoyer pour la ratification de la Convention de Niamey d’autre part.
Par ailleurs, ils encouragent les États membres à mobiliser les ressources propres pour accélérer les processus de démarcation et la réaffirmation de leurs frontières communes .Plus concrets, ils ont proposé de prolonger la date butoir de 2027 relative à la délimitation et démarcation des frontières africaines.
En outre, experts, universitaires et acteurs de la société civile, demandent de doter le Programme frontière de l’Union Africaine des moyens nécessaires afin de lui permettre de contribuer pleinement à l’atteinte des objectifs de l’Agenda 2063.
A l’endroit des organisations sous-régionales
A l’endroit des organisations sous régionales qui ont affiché complet aux travaux d’Abidjan, d’intensifier les soutiens aux activités de coopération transfrontalière entre Etats membres, afin d’en faire un véritable instrument de sécurité, de renforcement de la paix, de gestion des ressources naturelles partagées et d’intégration sous-régionale.
En claire, apporter un soutien plus accru à la mise en œuvre des programmes de délimitation, démarcation et réaffirmation des frontières des Etats de l’Union Africaine. Également, ils estiment qu’il faut changer de paradigme dans le traitement des conflits en les abordant dans une approche systémique et positionner les structures en charge de la gestion des frontières au cœur de la mise en œuvre des projets frontaliers et de coopération transfrontalière.
Les Partenaires techniques et financiers
Les engagements des Ptf ont été salués par les différents intervenants. Non sans leur demander d’inscrire les projets concernant la gestion de ressources naturelles partagées aux frontières au nombre de leurs appuis prioritaires.
Par ailleurs, pour plus d’efficacité, le forum préconise le respect du principe de la subsidiarité dans la mise en œuvre des projets aux frontières.Ils n’ont pas oublié le renforcement de la collaboration avec les structures en charge de la gestion des frontières, dans la mise en œuvre des projets frontaliers de la coopération transfrontalière, d’accroitre les ressources disponibles pour les projets frontaliers et transfrontaliers.
En ce qui concerne les Etats, les participants recommandent la ratification la convention de l’UA sur la coopération transfrontalière et de privilégier la diplomatie et la négociation dans le règlement des différends frontaliers.
En attendant de se retrouver en 2026 à Abidjan, ils préconisent le renforcement de la participation des femmes et des jeunes dans les mécanismes de mise en œuvre des projets transfrontaliers de gestion des ressources naturelles partagées.
Evidemment, aux structures en charge de la gestion des frontière, ABF2024 demande d’initier des projets de gestion intégrée, des ressources naturelles partagées dans le cadre de regroupements locaux de coopération transfrontalière. Pour y réussir, les travaux demandent la mise en place des cadres de renforcement des capacités des acteurs frontaliers, pour le montage, la gestion et le suivi-évaluation des projets climatiques en vue d’obtenir avec plus de facilité leur financement.
Pour terminer, d’autres recommandations fortes ont été faites : Il s’agit de la création d’espaces d’excellence pour une meilleure connaissance du droit et des problématiques des frontières. Tout cela ne pouvant se faire sans la presse, il est prévu la création des réseaux de journalistes professionnels des frontières, pour une meilleure vulgarisation des problématiques liées à la gouvernance des frontières.
Au nom du gouvernement ivoirien, le ministre de l’Intérieur et de la sécurité le général de corps d’armée Diomandé Vagondo, a félicité le préfet Hors grade Diakalidia Konaté, Secrétaire exécutif de la Commission nationale des frontières de Côte d’ Ivoire,(Cnf-CI), par ailleurs commissaire général d’ABF2024,pour la parfaite organisation de l’évènement. Sans oublier la Commission de l’UA et les partenaires techniques financiers, (Ptf)
Légende photo : Les officiels de l’UA, de la Cédéao, de l’Uémoa et les Ptf autour du ministre Diomandé Vagondo( Ph : Cnf-CI)