C'est une tendance qui se crée depuis plusieurs années. Bien qu'il s'agisse encore d'un mode de construction peu connue, l'habitat vert commence quand même à intéresser des particuliers, des ONG, mais aussi des professionnels du secteur touristique. Des solutions innovantes pour des habitations de ce genre sont proposées au salon de l'Habitat, qui en est à sa 26e édition.
Sur le marché de l'immobilier, ce type de constructions, avec des matériaux récupérables et des alternatives aux sources d'énergie utilisées tous les jours reste encore un luxe. Les prix ne sont pas donnés à tout le monde. Pour une habitation écologique de 50 à 60 mètres carrés, le coût estimé varie entre vingt-six et trente millions d'ariary. Le bois et les briques en terre crue constituent déjà des matériaux recyclables, le béton ne l'est pas, alors que construire de grandes structures sans béton actuellement reste une autre paire de manches.
L'installation de panneaux solaires est aussi une solution qui attire des masses. Néanmoins, pour couvrir les besoins d'une construction similaire, le coût initial pour l'installation de panneaux solaires varie entre trente à cinquante millions d'ariary. Il faut aussi selon certains propriétaires, mettre en place des systèmes de récupération des eaux de pluie pour améliorer l'accès à l'eau et la préservation de cette ressource. Il faut aussi compter environ huit millions d'ariary pour la main-d'oeuvre locale. Lors de l'ouverture du salon de l'habitat, jeudi, le Secrétaire d'État aux nouvelles villes et à l'habitat, Gérard Andriamanohisoa a aussi expliqué que l'État optait pour des matériaux durables et responsables pour ses projets de logements.
Il a évoqué le cas des briques en terres comprimées (BTC) qui seront utilisées dans ses projets de logements comme ceux à Fieferamanga et à Imerintsiatosika. Des premières constructions ont déjà utilisé ce genre de matériaux, toutefois, les logements sociaux compris dans ces projets sont au nombre de 1670. Cette option pour les matériaux écologiques est « justement pour encourager les pratiques durables dans le secteur de l'habitat » avait indiqué le membre du gouvernement jeudi.
Selon un ingénieur du bâtiment. « Une maison écologique est un type d'habitat qui contribue à la préservation de l'environnement. Sa construction doit aussi reposer sur trois principes, respecter le paysage naturel, économiser les ressources naturelles et garder la propreté de l'environnement » explique le technicien. Il ajoute aussi qu'il faut savoir qu'un bâtiment a un cycle de vie. « Il y a la construction, l'exploitation et la dégradation. Une construction écologique se doit de respecter dans ces trois phases les principes que j'ai énumérés toute à l'heure ».
Ces types d'habitats particuliers se trouvent aussi en retrait des grandes villes. C'est le cas pour les environs d'Antananarivo. Les raisons qui expliquent le retrait des constructions, vers la campagne sont quasi-évidentes. La qualité de l'air, et les ressources indispensables pour faire fonctionner l'habitat s'y trouvent. Les agglomérations urbaines de la Grande île sont aussi saccadées et étroites, ne permettant pas de développer une habitation verte et durable, si ce n'est en périphérie vu qu'une construction verte permet aussi de préserver le paysage naturel.