Depuis environ deux semaines, plusieurs policiers font face à des mutations soudaines, qu'ils estiment motivées par des intérêts politiques. Transférés du jour au lendemain et souvent vers la Special Mobile Force (SMF), certains officiers se disent victimes de persécution. Entre craintes de représailles et sentiments d'injustice, ils dénoncent des pratiques qui minent leur moral et leur dévouement au service du public
. Le cas frappant du sergent Basdev Budhoo, 51 ans, réaffecté deux fois en une semaine, après avoir ouvert son portail au candidat travailliste Dhaneshwar Damry, met en lumière le malaise de nombreux policiers qui, du jour au lendemain, se retrouvent déplacés de leurs unités vers la SMF.
Si les autres policiers transférés disent se sentir persécutés, ils hésitent à s'exprimer publiquement, craignant des représailles. Sous couvert de l'anonymat, ils racontent leur frustration et leur désarroi face à ce qu'ils considèrent comme un traitement injuste. L'un d'eux affirme même avoir été transféré à trois reprises en quelques mois. Un autre, en poste dans une unité clé de la police, a reçu son ordre de mutation peu après avoir servi un repas à un politicien de l'opposition comme il l'a fait avec d'autres personnes présentes lors d'une séance de prière à laquelle assistaient aussi des politiciens de la majorité sortante.
Un autre encore a été déplacé de la Criminal Investigation Division, apparemment en raison de sa relation amicale avec une figure de l'opposition. Pour ces officiers, il devient presque impossible de prévoir l'avenir : «Sa fer dimounn dekouraze pou travay. Komiser li pa step down. Li mem pou ouver lanket lor li». Nous avons tenté d'avoir la version d'un haut gradé du QG de la police au sujet des mutations, mais ce dernier s'est abstenu de tout commentaire.