Il fut un temps où la réalisation des grands projets de développement, voire leur examen, était du domaine du rêve et personne ou presque n'était en mesure d'affirmer que ces projets pourraient être concrétisés, et qui plus est, dans les délais qui leur étaient impartis et sur la base des crédits qui leur étaient consacrés.
Aujourd'hui, et à moins de deux semaines de l'investiture du Président Kaïs Saïed depuis sa réélection, le 6 octobre, pour un second mandat de cinq ans, on a passé la vitesse supérieure en matière de traitement des grands projets de développement dont l'exécution ne fait que tarder, de jour en jour, en dépit des déclarations quasi quotidiennes et des promesses répétées aussi bien au Palais de Carthage qu'à La Kasbah, selon lesquelles l'heure n'est plus aux discours mais bien à l'action concrète sur le terrain.
Et l'on est en droit de s'interroger qui parmi les Tunisiens et les Tunisiennes, y compris les défenseurs les plus convaincus du processus du 25 Juillet, aurait pu avancer qu'en moins de deux semaines, des revendications légitimes et d'une dimension révolutionnaire dont personne ne peut contester l'aspect avant-gardiste -- comme à titre d'exemple un système de protection sociale des ouvrières agricoles -- font partie des acquis de la nouvelle étape d'édification civilisationnelle dans laquelle vient de s'engager notre pays. Sans oublier des mégaprojets comme la Cité médicale des Aghlabides à Kairouan, un projet d'indemnisation des ouvriers ou agents ayant perdu leur emploi ou aussi un fonds qui aura pour mission d'assurer un revenu décent aux jeunes diplômés dans l'attente de leur accession à un emploi digne de leurs compétences et des expertises qu'ils ont acquises durant leurs longues années de formation.
La réunion du Conseil des ministres, tenue jeudi 24 octobre sous la présidence du Chef de l'Etat et les mesures qui en ont émané, plus particulièrement «la définition des modalités et procédures spécifiques pour la réalisation des grands projets de développement», comme indiqué dans le communiqué publié par la présidence de la République, est révélatrice de la pertinence de la nouvelle approche de gestion de la chose publique.