Moyen d'expression, outil de plaidoyer, le slam est un art de scène qui vient briser les tabous. Au Congo, ce dernier émerge et s'impose en milieu culturel et éducatif à travers des jeunes slameurs déterminés qui véhiculent une poésie puissante et authentique reflétant la diversité et les réalités du pays. Jeune slameuse congolaise, Mwassi Moyindo, de son vrai nom Thérésa Honoré Diakanua N'silu , est l'une des artistes phares de ce milieu qui s'affirme et ne cesse de faire raisonner ses textes.
Au Congo, le slam est devenu la nouvelle arme de communication pour une bonne partie de la jeunesse congolaise. En effet, le slam est un tout autre visage de la poésie. Ce dernier insuffle une nouvelle couleur de la diversité culturelle et musicale. Pour Thérésa, le slam il éduque, amuse, éveille les consciences, détend, emporte, crie haut et fort les problèmes de la société, mais par-dessus tout, il prône l'amour. Aussi, elle espère que jamais le slam ne fera l'apologie de la violence pour le bien de cette jeunesse de plus en plus curieuse face à cet art. « Le slam est une autre couleur de notre diversité culturelle et musicale. Mais, en plus, il a ce côté éducatif, thématique qui le rend familiale. Par là, je veux dire qu'aucun parent ne se gênerait d'être venu avec ses enfants pour voir un spectacle slam...Au Congo, cet art se porte très bien, il y a de plus en plus d'activités, plusieurs collectifs de slam à travers le pays, une fédération nationale de slam et des scènes de plus en plus nombreuses », nous confie-t-elle.
La femme et le slam
Art oratoire démocratique, le slam est un médium très ouvert. Il se prête à toutes les conjugaisons. Fille des deux rives du fleuve Congo, Thérésa Honoré Diakanua N'silu, alias « Mwassi Moyindo », n'a pas du mal à faire carrière dans ce milieu ce, malgré les propositions indécentes, les coups de poings de la vie, les claques qui viennent de l'extérieur. « En tant que femme et étant bien entourée dans cette activité, je n'ai pas vraiment de mal à avancer... Mon équipe est mon berger, je ne manque de rien ( dit-elle d'un ton ironique). Plus sérieusement, je m'en remets à Dieu et je fais confiance en ces personnes qui m'accompagnent et me protègent », a déclaré Mwasi Moyindo.
Artiste à multiples facettes
Thérésa n'est pas que slameuse mais également actrice, artiste musicienne, modèle photo, comédienne qui s'est toujours sentie fière de brandir son identité africaine et de vulgariser sa richesse et sa différence culturelle à travers sa passion pour l'art. Mwassi Moyindo joue également sa partition dans des causes humanitaires. Présidente de l'association « Zalo Yo », qui s'occupe de la place de l'enfant dans la société de demain. Elle prône aussi le féminisme et milite pour la prise de conscience de la place et du rôle de la femme dans la société.
Dans le cadre de ses activités, l'association assure le parrainage des enfants et travaille en étroite collaboration avec « Batéla Santé », une plate-forme de couverture santé sociale et solidaire ayant pour but de permettre à tous les Congolais d'accéder aux soins de qualité grâce à sa couverture santé. « Cette année, grâce à notre association, nous avons pu scolariser une vingtaine d'enfants dont les parents avaient perdu espoir. Je suis globalement satisfaite de notre rentrée scolaire et lance un appel à tous ceux qui veulent rejoindre notre association, « Zala yo » vous ouvre grandement ses portes », a fait savoir Mwassi Moyindo.