Le président Tshisekedi a ouvertement déclaré que la constitution congolaise n'est pas bonne et annoncé la création d'une commission chargée d'élaborer une constitution « adaptée aux réalités congolaises ». L'opposition et la société civile ont catégoriquement rejeté le projet, qui pourrait déboucher sur la levée de la limitation des mandats et permettre au chef de l'État de se représenter une troisième fois. Cette révision, décriée par l'opposition, ne fait pas non plus l'unanimité parmi les alliés de l'UDPS.
« Dans nos rangs, ça ne passe pas du tout » confie un cadre d'un des principaux partis au sein de l'Union Sacrée. « Félix Tshisekedi est le fruit de la contestation contre le régime de Kabila » ajoute ce même cadre, « si c'est pour faire la même chose, tous les sacrifices endurés n'auront servi à rien ». Il y a neuf ans, l'UDPS était en effet à la tête de la fronde contre le changement de constitution, voulu par l'ancien président Kabila, qui achevait son second mandat. Des manifestations qui s'étaient soldées par des dizaines de morts.
« Modifier la constitution est une décision qui divise au sein de l'Union sacrée », confirme un chercheur. « Il va y avoir des déçus parmi ceux qui ont des ambitions pour la présidentielle de 2028. »
Officiellement, pas de réaction des leaders des principaux partis alliés à l'UDPS au sein de l'Union Sacrée : Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba ou Modeste Bahati. « Il est trop tôt pour abattre ses cartes, commente un autre politologue. Le faire maintenant serait suicidaire. » Car se désolidariser maintenant aurait des conséquences, souligne ce politologue. Cela implique quitter l'Union sacrée et perdre son poste politique à quatre ans des prochaines élections.
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