Dakar — Les quotidiens relayent l'appel à la retenue fait par le président de la République vendredi soir et relèvent son "désaccord" avec le Premier ministre au sujet de la nomination de l'ingénieur en génie civil Samba Ndiaye au poste de président du conseil d'administration (PCA) de la Société nationale des habitations à loyer modéré (SN HLM).
"Bassirou Diomaye Faye appelle à la sérénité", titre Le Soleil, ajoutant : "L'assurance est du président de la République : les élections législatives du 17 novembre prochain seront libres et transparentes."
Sud Quotidien note que "Bassirou Diomaye Faye appelle à la retenue".
S'adressant à la nation, le chef de l'État a invité les Sénégalais à "faire preuve de responsabilité, de retenue et de modération", rapporte-t-il.
La nomination de Samba Ndiaye au poste de PCA de la SN HLM a entraîné la colère de nombreux militants de Pastef, le parti politique qui a fait élire Bassirou Diomaye Faye.
Sur la base d'un rapport de la Cour des comptes, des membres de Pastef accusent M. Ndiaye d'avoir mal administré la Société des infrastructures de réparation navale (SIRN). Le nouveau PCA de la SN HLM avait été nommé directeur général de la SIRN par Macky Sall.
"À hauteur de la fonction, il refuse de se faire enchaîner"
Les militants de Pastef lui reprochent aussi d'avoir encouragé la répression dont les dirigeants de leur parti politique et leurs proches ont été victimes lorsque M. Sall dirigeait le pays.
"Je ne doute pas que les mesures correctives idoines seront apportées au plus vite", a écrit le Premier ministre sur sa page Facebook pour calmer les militants de son parti politique, concernant les nouvelles fonctions de M. Ndiaye.
Pour diriger le pays, Pastef ne va pas collaborer avec "toute personne impliquée dans une gestion scandaleuse [...] ou ayant fait montre de zèle excessif [...] contre le parti, ses leaders ou ses membres", a soutenu Ousmane Sonko.
Le président de la République, s'adressant aux Sénégalais, vendredi soir, a invoqué l"'esprit de dépassement", concernant la nomination de Samba Ndiaye au poste de PCA de la SN HLM. Il a laissé entendre que M. Ndiaye ne sera pas limogé en raison des faits invoqués par les militants de Pastef.
Le Quotidien note, sur la base de la réaction du président de la République, que "Bassirou Diomaye Faye assume son choix".
Le même journal est d'avis qu"'Ousmane Sonko préfère le parti à la patrie" par le fait de se prononcer en faveur du limogeage de Samba Ndiaye.
"À hauteur de la fonction [présidentielle], il refuse de se faire enchaîner", affirme Vox Populi en parlant du chef de l'État.
"Puisque c'est Ousmane Sonko qui a annoncé des mesures correctives, il faudra l'interpeller, lui qui en a parlé [...] Ce sont ses propos", écrit Vox Populi en relayant la réponse donnée par Bassirou Diomaye Faye aux journalistes lorsqu'il a été interrogé sur "les mesures correctives idoines" dont a parlé le Premier ministre.
Le chef de l'État "résiste à la furie de Pastef"
L'As fait observer que "Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko ne parlent pas le même langage".
"Interpellé sur la nomination très décriée de Samba Ndiaye au poste de PCA de la SN HLM, [Bassirou Diomaye Faye] a tourné en rond sans servir une réponse tranchée, [laissant] les Sénégalais dans le doute", commente le même journal.
Source A note que "Bassirou Diomaye Faye les désavoue tous". Le chef de l'État "pris ses distances vis-à-vis de son Premier ministre et lui a montré que son pouvoir discrétionnaire est non négociable", ajoute le même journal.
"Bassirou Diomaye Faye dans les habits de chef", titre L'Observateur.
"Le contre-pied du Premier ministre dans l'affaire Samba Ndiaye, la leçon aux radicaux de Pastef et l'appel à une campagne dans la sérénité", résume-t-il en posant la question suivante : "Premier signe de désaccord entre Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko ?"
WalfQuotidien fait remarquer que le chef de l'État "résiste à la furie de Pastef". "Le tout nouveau PCA de la SN HLM est sauvé. Samba Ndiaye ne sera pas limogé", ajoute-t-il.
"On ne peut pas le considérer comme un transhumant", car il a soutenu la campagne de Pastef à l'élection présidentielle, note WalfQuotidien en reprenant l'argumentaire du chef de l'État.