Un expert en droit pénal international, Hugo Jombwe Moudiki, dénonce vivement la réponse du ministère de la Défense camerounais concernant la vidéo de torture de l'artiste Longue Longue, qualifiant la réaction officielle d'hypocrite et mensongère.
Dans une analyse pointue, l'expert met en lumière la responsabilité directe du ministre Beti Assomo dans cette affaire. Il souligne que le ministère feint de découvrir des faits pourtant publiquement dénoncés depuis des années, notamment lorsque l'artiste avait témoigné dans les médias avoir été torturé jusqu'à "pisser du sang".
La Justice internationale pourrait s'emparer de l'affaire, prévient l'expert. "La torture est un crime de droit international pour lequel existe la compétence universelle", rappelle-t-il, précisant que le ministre et toute la chaîne de commandement peuvent être poursuivis devant les juridictions des pays ayant prévu cette disposition.
L'inaction du ministère face aux premières dénonciations constitue, selon l'expert, une preuve de complicité. La promesse tardive d'une enquête, uniquement motivée par le tollé médiatique suite à la diffusion de la vidéo, ne fait que confirmer cette analyse.
L'expert met en garde contre une éventuelle tentative de dissimulation à travers l'enquête annoncée, prévenant que cela ne ferait qu'aggraver la situation juridique des responsables. Cette affaire pourrait marquer un tournant dans la lutte contre l'impunité au Cameroun.