Les pensionnaires de l'Université virtuelle du Sénégal (Uvs) devenue Université Numérique Cheikh Hamidou Kane (UNCHK) font face à moult problèmes dont la question récurrente de la connectivité. Plus de dix ans après sa création, l'Uvs tente de trouver ses repères face aux dysfonctionnements quoique les nouvelles autorités s'activent à en limiter les gaps.
Créée le 23 septembre 2013 par décret présidentiel n° 2013-1294 pour promouvoir les technologies de l'information et de la communication (Tic) au service du développement de l'enseignement supérieur de la recherche et de l'innovation, l'institution voit cette mission aujourd'hui hypothéquée par un problème technique réel : l'insuffisance de connexion à internet. Les étudiants sont restés trois mois sans connexion et n'ont pas pu continuer leurs activités pédagogiques. Une situation qui était à l'origine de la grève illimitée qu'ils ont déclenchée avant de lever le mot d'ordre suite à la rencontre avec le ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation et la Sonatel, ce qui a permis de trouver un terrain d'entente.
L'Unchk qui fut la première université publique numérique d'Afrique de l'Ouest avec plus de 70 mille étudiants, occupe la deuxième place derrière l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) en termes d'effectifs. Depuis sa création, elle abrite plusieurs Espaces Numériques Ouverts (ENO) couvrant 8 régions, à savoir Dakar, Thiès, Saint-Louis, Louga, Kaolack, Ziguinchor, Kolda et Diourbel. Elle propose à ses étudiants 35 formations réparties en 3 pôles dont les Sciences Technologiques et Numériques (STN), les Sciences Économiques Juridiques de l'Administration (SEJA) et les Lettres, Sciences Humaines et de l'Éducation (LSHE). L'université offre 53 parcours dont 1000 cours entièrement en ligne.
En plus de la connectivité, d'autres problèmes sont à relever. En plus de la connectivité,
D'autres disfonctionnements sont notés par les étudiants avec l'administration centrale de l'UNCHK dans la proposition de calendrier d'examen reçu tardivement. Il s'y colle aussi le problème des notes où il n'y a pas de réclamation tant que ce n'est pas une cage vide. Au-delà de cet aspect, l'accessibilité aux ENO pose un autre problème à beaucoup d'étudiants en raison de la zone où ils sont implantés. « Il y a des régions qui ne disposent pas d'espace numérique ouvert mais des bâtiments dits ENO provisoire, ce qui entraîne des blocages pour des filières qui doivent faire des travaux de groupe en présentiel. Du coup, elles ne peuvent pas s'en acquitter par manque de disponibilité d'un ENO, ce qui amène que ces travaux pratiques se font en ligne », avance Aissatou Mané, étudiante dans ladite université.
Des manquements sont aussi notés au niveau du personnel, en l'occurrence le corps professoral pour certains parcours après la licence. Là, il est difficile de trouver un encadreur spécialiste en la matière. «Si nous voulons faire finance publique en master, il serait impossible pour nous de trouver un tuteur spécialisé en ce domaine qui pourra nous encadrer. Confronté à cette situation, il faut faire tes propres recherches ». Qui plus est, a-t-elle dit, « Dans la distribution des outils de travail, il arrive souvent qu'ils soient insuffisants. Ce qui fait qu'on voit un déséquilibre dans la distribution des outils et conduit à des lenteurs dans le démarrage des cours». Il n'en reste pas moins qu'elle reconnait qu'un changement se fait ressentir avec le nouveau régime qui esquisse quelques améliorations. « Cette année, pour la première fois, l'UNCHK fonctionne comme les autres universités. Dorénavant, les communiqués d'examens sortent une semaine avant le Jour-j. La lenteur se dissipe peu à peu aussi », relève Aissatou Mané.