Au Gabon, le gouvernement a lancé vendredi 25 octobre une campagne de recensement des agents publics. La campagne cible notamment 13 000 fonctionnaires introuvables lors d'un audit effectué par les militaires en décembre dernier. Les fonctionnaires concernés n'ont pas vu leur salaire directement viré dans leur compte bancaire, mais étaient appelés dans un stade pour retirer leur bon de caisse après avoir justifié leur absence lors de l'audit de décembre dernier. Certains crient à l'injustice.
Ils étaient nombreux vendredi au Palais des Sports pour espérer retirer leur bon de caisse, le sésame qui doit leur permettre de percevoir leur salaire. Tous les présents démentent le statut de fonctionnaire fantômes.
« Le recensement n'est pas arrivé dans notre province, nous payons le fait d'avoir accepté de servir l'État loin de la capitale », s'est indigné, sous le couvert de l'anonymat, un enseignant. « Nous n'avons jamais été recensé », a plaidé un agent du ministère des Affaires sociales affecté à 40 Km de Libreville.
Le recensement concerné s'est déroulé en décembre dernier. Sur 109 000 fonctionnaires, 13 000 sont considérés comme « agents fictifs ». Le lieutenant-colonel Loïc Ossiba, directeur général de la solde, exige des justificatifs à tous les concernés.
L'opération entamée vendredi 25 octobre se poursuivra le mois prochain, les absents risquent d'être radiés. L'État espère économiser 8 milliards de francs CFA, soit un peu plus de 1 % de la masse salariale annuelle des agents de l'État.