Au moins 135 ex-combattants issus de différents groupes armés qui ont adhéré au programme de Désarmement et démobilisation affirment être « abandonnés par le Gouvernement » au site de Diango à dizaine de kilomètres de Bunia. Ils sont dépourvus de tout : pas de vivres, pas d'eau ni de médicaments.
Ils affirment également n'avoir jamais bénéficié de la formation professionnelle pour leur réinsertion dans la communauté depuis environ deux ans.
Ces 135 ex-combattants dont trois femmes sont issus de différents groupes armés : CODECO, FPIC, Zaïre et sont actifs en Ituri. Il y a aussi des Maï-Maï venus d'Opienge dans la province voisine de la Tshopo.
Selon leurs témoignages, ils étaient bien pris en charge au début du processus. Mais depuis environ une année, les conditions de vie se sont nettement détériorées. Ils passent plusieurs mois sans assistance en vivres, à l'exception de quelques interventions ponctuelles pour une ration pouvant durer une à deux semaines. Ce qui oblige certains à effectuer des travaux journaliers dans des villages proches du site.
D'autres ont entrepris des activités agricoles pour la survie.
« Nous nous débrouillons pour la survie. On passe deux mois sans vivres, pas de savon, rien du tout. Nous avons initié certaines activités. Il y a la terre ici au site, nous plantons des légumes. C'est ce qui nous aide », témoigne un ex-combattant.
La prise en charge médicale n'est pas également bien assurée. Au moins vingt ex-combattants souffrent de diarrhée apparentée à la dysenterie. Ils sont isolés des autres ex-combattants pour éviter la propagation de cette maladie.
« Je viens d'enregistrer 25 personnes qui sont gravement malades surtout de maux de tête et de diarrhée accompagnée de sang. Elles vont à la toilette quatre fois par jour. Ici au site, l'hygiène laisse vraiment à désirer », se plaint un ex-combattant.
Ces anciens miliciens demandent au Gouvernement d'accélérer le processus de DDRCS qui traîne depuis deux ans, en vue de leur réinsertion dans leurs communautés respectives.