Mozambique: Vers une union des partis de l'opposition?

C'est l'appel lancé par Venâncio Mondlane, chef du parti Podemos (Parti optimiste pour le développement du Mozambique), arrivé deuxième à la présidentielle, d'après les chiffres officiels de la Commission électorale.

Dans une vidéo publiée sur Facebook, Mondlane exhorte les partis d'opposition à s'unir pour contrer le Frelimo, au pouvoir, qui, de son côté, propose un dialogue. Un geste qui, pour l'instant, ne trouve pas d'écho favorable. Dans ce climat tendu de crise électorale, le bilan s'alourdit : les ONG locales rapportent désormais une dizaine de morts.

Dialoguer avec le Frelimo, « c'est pactiser avec le diable ». C'est en ces termes cinglants que Venâncio Mondlane, leader de Podemos, a répondu au parti au pouvoir.

Il affirme vouloir privilégier la voie juridique pour résoudre la crise post-électorale, déclenchée par l'annonce de la victoire du candidat du Frelimo, Daniel Chapo. Une victoire que le Podemos continue de contester, dénonçant un processus électoral truqué en faveur du Frelimo.

« Carlos Matsinhe, le président de la Commission électorale, a lui-même reconnu que l'annonce des résultats s'appuyait sur des données incorrectes, marquées par de nombreuses irrégularités. Il a admis ne pas avoir eu le temps de rectifier la plateforme électorale nationale, reconnaissant ainsi l'usage de données frauduleuses pour afficher les résultats », a déclaré Venâncio Mondlane.

Première réaction à l'appel à l'unité, lancé par Venâncio Mondlane : la Renamo, le parti historique de l'opposition - le même que Mondlane avait quitté pour fonder le Podemos. Mais la Renamo ne semble pas lui en tenir rigueur. Elle se dit prête à collaborer avec le Podemos (Parti optimiste pour le développement du Mozambique), en « utilisant tous les moyens, internes comme externes, pour sauver la démocratie à tout prix ».

La Renamo sera donc aux côtés du Podemos dans la rue, pour une nouvelle journée de mobilisation prévue demain.

Onze morts dans des manifestations de l'opposition, selon une ONG

Onze personnes ont été tuées dans des manifestations de l'opposition au Mozambique depuis la proclamation jeudi des résultats du scrutin présidentiel du 9 octobre, attribuant une large victoire au parti Frelimo au pouvoir, a affirmé dimanche une ONG mozambicaine.

« Le nombre de morts, en raison de l'action de la police, est passé à 11 », affirme le Centre pour la démocratie et les droits humains (CDD), soulignant que la province de Nampula (nord) a été particulièrement touchée par ces violences, avec six morts sur ce total.

Aucune confirmation de ce bilan par la police n'avait été publiée dimanche. Vendredi, un porte-parole de la police nationale avait fait état devant la presse de 20 blessés, mais d'aucun décès. Interrogée par l'AFP, le police locale a confirmé déplorer un mort à Nampula (nord) et un autre décès dans la province de Niassa (nord), sans autre détail.

Plus de 450 personnes ont été interpelées en marge de ces manifestations qui ont essaimé un peu partout dans le pays dans un contexte de contestation des résultats.

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