La polémique enfle autour de James Mouangue Kobila, président de la Commission des Droits de l'Homme du Cameroun (CDHC), suite à sa réaction controversée concernant l'affaire de torture présumée de l'artiste Longuè Longuè.
Dans une correspondance adressée au ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, le président de la CDHC suggère que la diffusion de la vidéo controversée, datant de 2019, s'inscrit dans une stratégie délibérée visant à nuire à l'image du Cameroun. Cette publication intervient à l'approche de l'examen du pays par le Comité contre la torture, prévu les 13 et 14 novembre 2024.
Cette position du responsable de l'institution chargée de la protection des droits humains suscite l'indignation des observateurs. En effet, la CDHC, désignée comme mécanisme national de prévention de la torture par la loi de juillet 2019, semble minimiser la gravité des faits au profit d'une lecture politique de l'événement.
La crédibilité de James Mouangue Kobila est d'autant plus questionnée qu'il fait lui-même l'objet d'accusations de harcèlement sexuel par une ancienne collaboratrice. Cette situation personnelle expliquerait, selon certains, sa réticence à se prononcer sur des sujets sensibles, comme précédemment observé dans l'affaire Hervé Bopda.
Les critiques pointent un double manquement : d'une part, la CDHC tarde à condamner fermement les actes de torture présumés, se contentant de demander timidement une enquête. D'autre part, son président semble plus préoccupé par le timing de la révélation que par la gravité des faits allégués.
Cette controverse remet en question la capacité de l'actuel président à diriger efficacement la CDHC, institution cruciale pour la protection des droits humains au Cameroun. Des voix s'élèvent désormais pour réclamer sa démission, estimant qu'il ne dispose ni de l'indépendance ni de l'autorité morale nécessaires pour assumer cette responsabilité.