La Turquie va pouvoir débuter sa mission d'exploration pétrolière et gazière dans les eaux territoriales somaliennes. Son navire de recherche Oruc Reis, est arrivé ce vendredi au port de Mogadiscio. En vertu d'un accord « d'exploration et de production d'hydrocarbures » signé en mars entre les deux pays, la compagnie pétrolière nationale turque a obtenu le droit d'explorer trois zones offshore sur une surface de 15 000 km².
L'arrivée du navire à Mogadiscio vendredi a été célébrée en grande pompe en présence du président somalien et du ministre turque de l'énergie. « C'est un jour historique », a estimé le ministre somalien de la Défense.
La mission de prospection devrait durer sept mois, le navire de recherche collectera des données sismiques afin de permettre à Ankara d'identifier de potentiels sites de forage. Les réserves en pétrole et en gaz dans ces eaux sont estimées à au moins 30 milliards de barils, soit les 10e réserves au monde.
Ankara cherche ainsi à diversifier ses sources d'approvisionnements en hydrocarbure pour moins dépendre de la Russie. En contrepartie, la Turquie s'est engagée à protéger les côtes somaliennes. Plusieurs bâtiments de la marine turque seront d'ailleurs déployés au cours de la mission pour sécuriser le travail de recherche.
Risque de tensions avec le Somaliland
Mais cette présence militaire turque pourrait raviver des tensions, car une partie des eaux territoriales qui vont être explorées sont situées au large de la république autoproclamée du Somaliland. Or, en juillet le gouvernement du Somaliland avait prevénu « que le déploiement de l'armée turque dans cette zone risquerait de compromettre la stabilité régionale » dans cette zone maritime convoitée, surtout depuis que l'Éthiopie s'est rapproché du Somaliland.