Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche aux Canaries pour protester contre l'immigration clandestine dans cet archipel espagnol, qui fait face à une augmentation du nombre d'arrivées irrégulières de bateaux sur ses côtes.
Portant des pancartes « Les Canaries ont une limite » ou « D'abord solidaires puis trompés », les manifestants sont descendus dans les rues des villes de Las Palmas de Gran Canaria et Santa Cruz de Tenerife pour alerter sur l'augmentation des arrivées de migrants dans cet archipel situé dans l'océan Atlantique, au large des côtes de l'Afrique du Nord-Ouest.
Les protestataires demandent des mesures urgentes pour alléger la pression sur les services publics et renforcer les soins de santé, ainsi qu'une lutte accrue contre les réseaux de trafic humain. Une situation qui inquiète aussi les migrants. « On n'est pas en sécurité, déclare une migrante sénégalaise jointe par RFI. Tous les jours, j'ai peur. Quand je rencontre, je change de route. On nous a insulté, traité de tous les noms [...]. Parfois, on regrette d'être venu, parce qu'il y a des gens qui nous voit d'un point de vue négatif. »
L'Espagne est l'une des trois principales portes d'entrée de l'immigration en Europe, avec l'Italie et la Grèce. Jusqu'au 15 octobre, 32 878 migrants irréguliers sont arrivés aux îles Canaries par la mer, contre 23 537 au cours de la même période en 202, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.
Des milliers de migrants sont morts ces dernières années en tentant de rejoindre l'Europe par la périlleuse route de l'Atlantique depuis l'Afrique, principalement via les Canaries, à bord d'embarcations surchargées et souvent branlantes. Les fréquents naufrages n'ont toutefois pas empêché cette route de gagner en popularité, car elle est moins surveillée que la route méditerranéenne.