Afrique de l'Est: Fermeture des frontiéres - Le MCC dénonce l'article d'un journal comorien

L'article publié la semaine passée par La Gazette des Comores et relatif à la fermeture des frontières avec Madagascar a choqué les autorités. La ministre de la Communication et de la Culture demande un démenti sur ce qu'elle qualifie de diffamation.

Une information mensongère. C'est ainsi que Dona Volamiranty Mara, ministre de la Communication et de la Culture, qualifie un article paru dans La Gazette des Comores, vendredi. Dans une lettre officielle adressée au directeur de la publication du journal, samedi, la porte-parole du gouvernement demande "réparation" par la publication d'un démenti et d'un droit de réponse.

Dans ses colonnes, le journal comorien parle de "tension entre les Comores et Madagascar", en indiquant que la présidence de l'Union des Comores a refusé une demande d'audience de Rafaravavitafika Rasata, ministre des Affaires étrangères, "prévue pour se rendre à Moroni jeudi". Il avance que la fermeture des frontières maritimes malgaches aux navires et embarcations venant des Comores, en raison de la propagation du choléra dans l'archipel, est une des raisons de cette "tension".

La Gazette des Comores ajoute toutefois "qu'en toile de fond", les négociations sur le rapatriement des 49 kilos d'or saisis à l'aéroport international de Moroni en seraient les causes réelles. La conclusion de l'article a déclenché la réaction des autorités malgaches. Le média comorien soutient en effet que "la récupération des lingots d'or que les négociateurs malgaches disent appartenir au beau-père du Président malgache".

Soulignant ce passage en particulier, la porte-parole du gouvernement fustige qu'il s'agit "d'une affirmation gratuite (...) reposant sur des spéculations qui, non seulement induisent l'opinion publique en erreur, mais portent également atteinte à l'honneur et à la réputation des personnes mentionnées (...) ainsi que des autorités malgaches. De plus, la personne citée n'a connu aucun démêlé avec la justice tant malgache que comorienne (...) cette allégation ternit l'image de Madagascar".

La santé publique avant tout

Trois individus, dont deux Malgaches, ont été arrêtés avec des lingots d'or de 49 kilos à l'aéroport international de Moroni en décembre 2021. Les deux Malgaches ont été extradés vers la Grande île. Les métaux précieux, quant à eux, sont toujours entreposés à la Banque centrale des Comores. Depuis, Madagascar négocie pour leur rapatriement. Le ministère de la Justice a même fait une saisine officielle des autorités comoriennes, suite au feu vert du conseil des ministres, en août 2023.

Sur le déplacement de la cheffe de la diplomatie malgache, une source gouvernementale indique que "la ministre des Affaires étrangères avait prévu une visite officielle à Moroni pour renforcer les liens bilatéraux et aborder divers sujets d'intérêts communs". À entendre la source gouvernementale, ce voyage devait être une réponse à l'appel des autorités comoriennes. Dans un communiqué en réaction à la fermeture des frontières malgaches, elles demandent à Madagascar de "donner une chance au dialogue pour mettre fin à ce regrettable malentendu".

La source gouvernementale ajoute : "Cette visite demeure une priorité pour le gouvernement malgache, qui espère que les conditions sanitaires permettront bientôt une reprise des échanges. Lorsque la situation sera améliorée et que la population ne sera plus à risque, Madagascar ouvrira ses frontières. La situation actuelle souligne l'importance d'une approche diplomatique pour résoudre les crises sanitaires tout en préservant les relations entre ces deux pays voisins".

Jusqu'à l'heure, la fermeture partielle des frontières malgaches, actée en conseil des ministres le 16 octobre, est toujours en vigueur. Sur ce point, les autorités comoriennes affirment que le prétexte invoqué est "injustifié". Toujours selon la source précitée, pour l'État, "la Santé publique passe avant tout". Que cette décision a été prise sur la base d'informations venant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui "a bel et bien lancé l'alerte choléra aux Comores".

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