Un autre long feuilleton du football tunisien qui doit prendre fin le plus vite possible.
C'est quand même bizarre que le poste si prestigieux et si important de Directeur technique national reste à ce jour vacant. Quand Wassef Jlaiel était aux commandes de la Fédération, il avait pris deux décisions chocs le 30 janvier 2024 pour faire taire la grogne et effacer le triste parcours à la CAN ivoirienne avec l'élimination dès le premier tour : la nomination de Belhassen Malouche comme Directeur technique national et de Néji Jouini comme Superviseur général de l'arbitrage.
Cette annonce avait eu l'effet voulu et une nouvelle ère semblait promise pour le football tunisien. Le 14 juin, une troisième décision « phare» avait complété la liste des mesures prises avec la désignation de Faouzi Benzarti comme sélectionneur national.
Drôle de coïncidence : les trois hommes «forts» du projet de Wassef Jlaiel comme postulant à la présidence de la FTF, Belhassen Malouche, Néji Jouini et Faouzi Benzarti, ne sont plus là aujourd'hui et ont sauté tour à tour du navire en présentant leur démission. Le premier à le faire était le Directeur technique national, Belhassen Malouche. Il avait été remplacé par Skander Kasri, lequel avait aussi quitté le poste avant que sa nomination ne soit acceptée et officialisée par le ministère de tutelle. Depuis, c'est le vide, pour ne pas dire la pagaille au sein de la DTN, même si, après la désignation du Comité de normalisation provisoire, Belhassen Malouche est revenu discrètement, par la porte arrière, tirer les ficelles pour faire aboutir un nouveau processus de choix du nouveau patron de la DTN. Un processus qui n'a débouché sur rien d'officiel jusqu'à maintenant.
Critères à géométrie variable
Dans un communiqué en date du 2 septembre dernier, la candidature au poste de Directeur technique national a été ouverte de nouveau avec cette fois un tas de critères difficiles à réunir chez un seul homme : niveau académique (Bac+ études universitaires), le toujours «fameux» bulletin numéro 3 vierge, l'expérience suffisante en coaching, le diplôme CAF Pro et à défaut le CAF A, 58 ans comme seuil d'âge, la maîtrise de l'informatique et des langues étrangères (français et anglais), la capacité de programmation et de planification et une parfaite connaissance du programme de promotion du football de la Fifa et de la CAF.
Selon certains observateurs, c'était du «taillé sur mesure» pour décourager, voire écourter les postulants indésirables. Quatorze candidats étaient quand même entrés en lice pour décrocher le poste suprême. Parmi eux, l'ex-sélectionneur Mondher Kebaier, Ridha Jeddi, Adel Khatteli, Wassim Mâalla, Mohamed Ben Hsan, Yassine Kasdaoui, Amor Hamouda et Moez Triki. Trois candidats seulement (Ridha Jeddi, Wassim Mâalla et Moez Triki) ont été interviewés le 4 octobre au siège du ministère des Sports par le Comité de normalisation pour faire le tri et désigner l'heureux élu.
Ridha Jeddi, le choix par défaut ?
Avec un CV plus solide que les deux autres interviewés, Ridha Jeddi, théoricien confirmé, grand analyste et bel orateur, ex-adjoint de Roger Lemerre puis de Nabil Mâaloul en sélection, de Hubert Velud et Faouzi Benzarti à l'Étoile, ex-coach principal en Arabie saoudite avec Al Baten FC et Al Adala, avec des expériences très courtes et pas très enrichissantes auparavant avec la JSK, l'ESZ, l'USBG, le FC Hammamet, a apparemment tenu la barre et aurait été choisi pour être le futur patron de la DTN, selon des sources officieuses.
Son contrat aurait été même signé par Kamel Iddir et envoyé au ministère pour approbation définitive en guise de formalité d'usage après tout ce qu'a engendré la signature assez controversée du contrat de l'ex-directeur technique national Sghaier Zouita du temps de Wadie El Jary. Le choix du «moins mauvais» parmi les candidats et pas du meilleur entre les meilleurs est donc un choix par défaut.
La première question qui se pose : tout ce processus plein d'ambiguïté que Belhassen Malouche a mené dans l'ombre, après son premier casting avorté par Wassef Jlaiel, a-t-il respecté les règles d'équité et de transparence requises pour ce poste clé ?
La deuxième interrogation est de savoir si ce choix, en pleine crise financière de la FTF et en l'absence de conditions de travail idéales (cadres et entraîneurs nationaux des équipes jeunes pas très qualifiés aux salaires impayés pendant des mois), va déclencher la grande révolution avec le retour de la DTN au premier plan comme pôle de réforme du football tunisien. Le doute est indiscutable à ce sujet. Pas d'indices et de signes forts pour inciter même à un petit optimisme.