La campagne nationale de l'hygiène et de l'assainissement gérée en toute sécurité au Burkina Faso (SMS) a officiellement été lancée, jeudi 24 octobre 2024, à Soubga, dans la province du Kourittenga, région du Centre-Est.
Le ministère de l'Environnement, de l'Eau et de l'Assainissement est convaincu que l'épanouissement de l'être humain passe nécessairement par la satisfaction de ses besoins primaires, notamment ceux liés à l'assainissement. Le département a, à cet effet, lancé officiellement la campagne nationale de l'hygiène et de l'assainissement gérée en toute sécurité au Burkina Faso, jeudi 24 octobre 2024, à Soubga, dans la province du Kourittenga, région du Centre-Est. L'événement s'est déroulé, au cours d'une cérémonie patronnée par le Premier ministre, Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambela.
Selon le représentant du chef du gouvernement, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, ministre d'Etat ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, l'accès universel à un assainissement durable des eaux usées et excréta est un enjeu crucial pour la santé publique, du développement économique et la préservation de l'environnement. Pour lui, les efforts conjugués du gouvernement et de ses partenaires pour l'accès à l'assainissement ont permis d'améliorer le taux d'accès national à l'assainissement qui est passé de 18% en 2015 à 28% en 2023.
Le ministre Ouédraogo a également fait savoir que cette campagne nationale dénommée : « Assainissement géré en toute sécurité » permettra à l'ensemble des acteurs d'agir davantage pour booster l'accès à l'assainissement des populations et soutenir ainsi la réinstallation et le relèvement des Personnes déplacées internes (PDI) dans leurs localités d'origine.
Elle se traduira sur le terrain, à écouter le représentant du Premier ministre, par des actions ciblées en termes de réalisation d'ouvrages d'assainissement, l'organisation et de gestion de la filière d'assainissement des eaux usées et excréta, mais aussi et surtout de la mise en oeuvre d'approches innovantes pour le changement social et comportemental en la matière. D'après le ministre d'Etat, la mise en oeuvre de cette campagne contribuera à faire passer le taux d'accès à l'assainissement de 28% en 2023 à 80% en 2030 à travers la délivrance de plusieurs produits majeurs.
Il a cité, entre autres, la réalisation de 15 stations de traitement de boues de vidange additionnelles qui fera passer le nombre de 5 à 20, la mise en place d'un mécanisme de gestion, de traitement, de valorisation et d'utilisation des boues de vidanges, l'équipement à 100% des lieux institutionnels et publics à savoir les écoles, les centres de santé, l'administration, les marchés et les gares en ouvrages d'assainissement, la réalisation des ouvrages d'assainissement pour la satisfaction à 100% des besoins en assainissement des PDI et celles réinstallées dans leurs zones d'origine, le renforcement des capacités de 500 associations, de 6000 maçons, plombiers, gestionnaires de latrines et vidangeurs en les professionnalisant dans le domaine de l'assainissement. Pour le ministre de l'Environnement, de l'Eau et de l'Assainissement, Roger Barro, cette campagne va permettre d'augmenter la sensibilisation des acteurs, notamment le secteur privé.
« Chaque infrastructure commerciale, mise en place, sera au moins dotée d'un service d'assainissement de latrines. Il en sera de même pour les écoles les CSPS et les domiciles », a-t-il précisé. Selon lui, au niveau national, l'Etat va prendre en charge la question des stations de traitement de boues de vidange. « On va se donner rendez-vous sur le terrain pour contrôler les travaux et donner des orientations pour accélérer », a rassuré M. Barro.
Pour le chef de file des Partenaires techniques et financiers (PTF), Alain Joseph Tokam Mambou, en adoptant l'approche de l'assainissement en toute sécurité, le Burkina Faso vise des bénéfices considérables tels que l'amélioration de la santé des populations à travers un environnement sain, la création d'emplois, surtout pour les jeunes avec le développement du secteur privé et du partenariat public privé, la contribution à la
satisfaction des besoins énergétiques et des besoins en fertilisants agricoles. Pour la représentante du parrain de la cérémonie, Aichata Oubda, l'accès à l'eau et à un assainissement de qualité est un droit fondamental, un pilier essentiel du développement humain et un vecteur crucial pour la santé publique.
Elle a, de ce fait, invité les acteurs du secteur privé à réfléchir à la responsabilité collective envers l'assainissement.