L'ancienne PDS de la capitale officialise son entrée dans l'arène des municipales. Elle a démarré sa pré-campagne par un culte oecuménique à la chapelle du Rovan'i Madagasikara.
Le moment est venu». Ce sont les mots de Harilala Ramanan- tsoa, candidate à la mairie d'Antananarivo, pour annoncer son entrée en scène dans l'opération séduction des électeurs en vue des municipales. Un coup d'envoi qu'elle a donné hier par un culte à la chapelle du Rovan'i Madagasikara.
«Le moment est venu de s'engager pour convaincre les électeurs», a déclaré le porte-étendard de la coalition «Isika rehetra miaraka amin'i Andry Rajoelina» (Irmar), hier, entourée de sa famille. Elle en a profité pour remercier sa famille politique de l'avoir choisie comme tête de liste dans la course à la magistrature de la capitale. Elle affirme, par ailleurs, mesurer le poids de la responsabilité qui lui est confiée.
Comme un symbole, c'est par un culte à la chapelle du Rova, sise à Andohalo, que Andry Rajoelina, président de la République, a démarré son premier mandat à la magistrature suprême, le 27 janvier 2019. La tenue de l'office religieux d'hier, au même lieu, tend à être une manière de légitimer la candidature de Harilala Ramanantsoa sous les couleurs des Orange. Les figures de l'Irmar à Antananarivo, notamment les députés et le gouverneur d'Analamanga, y ont pris part hier.
Harilala Ramanantsoa aura besoin d'un soutien indéfectible des militants Orange pour rattraper son retard dans cette pré-campagne. La plupart de ses concurrents dans la course à la mairie d'Antananarivo, notamment Tojo Ravalomanana, Tahina Razafinjoelina et O'Gascar Fenosoa Mandrindrarivony, battent le pavé depuis près de deux semaines.
Le soutien indéfectible de la coalition au pouvoir sera, de surcroît, nécessaire à l'ancienne Présidente de la délégation spéciale (PDS) d'Antananarivo pour convaincre les électeurs d'aller voter, et surtout de voter pour elle.
Proximité
À s'en tenir aux dernières législatives, le fait que les militants Orange, dans les différents arrondissements de la capitale, aient été en ordre dispersé a handicapé les candidats de l'Irmar. Se basant toujours sur cette dernière élection, le taux de participation pourrait être décisif à Antananarivo. Le candidat Tojo Ravalomanana, notamment, pourra compter sur le vote de l'électorat de son père.
Depuis les municipales de 2015, il est constaté que Marc Ravalomanana, ancien Président, «sa famille» et les candidats de sa famille politique, peuvent compter sur le soutien indéfectible d'un électorat stable et constant à Antananarivo. La dernière élection présidentielle indique que le camp Orange a aussi un vivier électoral dans la capitale. Cependant, outre les scissions en interne, les candidats Irmar n'ont pas su mobiliser cet électorat pour qu'il aille aux urnes et vote pour eux aux législatives.
Durant la campagne pour la députation, par ailleurs, la plupart des candidats du pouvoir s'en sont souvent tenus aux shows politiques, oubliant que les législatives sont des élections de proximité. La règle de proximité s'impose encore plus pour les municipales et les communales. Les approches interpersonnelles, les «foules contacts» et le porte-à-porte sont des démarches qui font mouche.
Comme l'a dit la candidate Ramanantsoa hier, il s'agit d'écouter et de convaincre, puisque la gouvernance communale touche directement aux préoccupations quotidiennes des habitants. La pré-campagne sert justement à prendre de l'avance afin d'avoir suffisamment de temps pour expliquer son programme.
Sans encadrement juridique, les seules restrictions étant les autorisations préalables accordées par les autorités concernées et la règle non écrite, tacitement admise, qui est de ne pas dire «votez pour moi». Les problèmes socio-économiques actuels pourraient ne pas faciliter la tâche de Harilala Ramanantsoa. Ses partisans affirment toutefois qu'elle peut s'appuyer sur les résultats des quelques semaines qu'elle a passées à la tête de la Commune urbaine d'Antananarivo (CUA) pour surclasser ses concurrents.