Notre constat a été amer, samedi, lors d'un voyage d'Antananarivo vers la région de Boeny. D'Ankazobe à Maevatanàna, les paysages de deux côtés de la route sont marqués par un malheur écologique. Les montagnes, autrefois verdoyantes, sont désormais noircies, témoins silencieux d'un feu de brousse dévastateur.
L'étendue des dégâts reste difficile à évaluer. La surface touchée est immense et s'étend à perte de vue sur plusieurs milliers d'hectares. Ce qui choque le plus, c'est que des projets de reforestation, qui y avaient été mis en place avec tant d'espoir, ont été balayés par les flammes. Des arbres récemment plantés, symbole d'un avenir plus vert, ont été réduits en cendres, tout comme des terrains cultivés à proximité des zones habitées.
Cette situation est d'autant plus révoltante, en admettant que le feu puisse avoir une origine criminelle. Il est inimaginable de voir des efforts de reboisement, anéantis par des actes irresponsables. Il semble impossible de maîtriser les incendies sources de cette désolation, surtout que les villageois, déjà peu nombreux, les combattent sans moyen.