Bisbille ou petite querelle comme dit le dictionnaire entre les Comores et Madagascar mais on le sait, sur le plan diplomatique, la prudence est toujours de mise et on n'accorde pas une audience à une ministre des affaires étrangères, de surcroît d'un pays voisin, sans raison ni conséquence par la suite. En tous cas, un tel fait ne s'est jamais produit depuis 60 ans, comme on aime à répéter chez nous pour souligner le caractère inédit et rétrograde d'un évènement.
Il y a bien eu la chasse aux Comoriens en 1976 à Mahajanga mais par la suite les liens historiques entre la Grande Île et l'Archipel ont permis ce cicatriser les plaies. Que nous reproche -t-on ? D'avoir suspendu les liaisons maritimes par crainte de propagation du choléra et par le sacro-saint principe de précaution. Toujours est-il que le 16 Octobre dernier, les passagers d'un bateau battant pavillon comorien ont été refoulés au port de Mahajanga.
Arguant qu'une telle action est inopportune et disproportionnée et que l'OMS n'a lancé aucune alerte sur l'existence de la maladie en terres comorienne. Les autorités de Moroni demandent à reconsidérer cette mesure, elles demandent selon, La gazette des Comores, en conséquence des négociations pour trouver une solution à ce malentendu. Requête apparemment restée sans suite d'où cette « fin de non-recevoir de la cheffe de la diplomatie malgache ». Mais cette porte close peut aussi avoir une autre raison, selon le même journal, il s'agirait des 50 kilogrammes de lingots d'or saisis aux Comores qu'Antananarivo entend récupérer.
En d'autres temps l'esprit de bon voisinage aurait régler cette affaire, Il n'y a pas si longtemps, le leadership de Madagascar dans la région ne souffrait d'aucune contestation, tout est affaire de « Zoky sy zandry ». Mais depuis que le revenu par habitant comorien a dépassé celui du Malgache, que leur président est devenu président de l'Union Africaine et même que les Coelacanthes sont devant les Barea dans le classement FIFA. Les habitants des « Îles de la Lune » considèrent comme une « déconsidération voire un mépris » toute interpellation venant de Madagascar.