Depuis trois ans, la Grande île et les îles de la Lune entretiennent des relations compliquées. Celles-ci sont minées par les décisions liées au choléra mais d'autres sujets aussi.
« Alors qu'elle avait demandé à être reçue en audience à Beit-Salam pour transmettre un « message » du chef de l'État malgache à Azali Assoumani, la ministre malgache des Affaires étrangères ne viendra finalement pas. Et pour cause, sa demande a été rejetée par la partie comorienne ». C'est avec ces phrases que La Gazette des Comores, paru ce vendredi 25 octobre, a révélé les raisons de l'annulation du voyage de Rasata Rafaravavitafika, ministre des Affaires étrangères, pour Moroni ce jeudi et la tension entre les Comores et Madagascar suite à la décision du gouvernement malgache de fermer de nouveau ses frontières face aux recrudescences des cas de choléra aux Comores.
Prétexte
Lors du conseil des ministres du 16 octobre, Madagascar a décidé de stopper temporairement ses liaisons maritimes avec les Comores. La fermeture des frontières maritimes entre Madagascar et les Comores aurait été motivée par un autre objectif mais ne serait pas seulement liée au choléra selon La Gazette des Comores. Une décision que « déplore », selon le journal, le gouvernement comorien qui dénonce par la même occasion « un prétexte injustifié ». « Le gouvernement comorien s'interroge, à juste titre, sur le bien-fondé d'une telle décision, l'OMS n'ayant à ce jour déclenché aucune alerte pouvant justifier des mesures aussi drastiques et restrictives », rapporte La Gazette des Comores.
Agenda
En tout cas, le président des Comores, Azali Assoumani, ne veut pas se laisser faire. En opposant une fin de non-recevoir à la cheffe de la diplomatie malgache, il envoie un message fort à son homologue malgache, Andry Rajoelina. « Moroni a bien pris soin de lui notifier la décision de Beit-Salam de ne pas pouvoir la recevoir pour des raisons liées à l'agenda du chef de l'État », rapporte le journal. Des éclaircissements de la part du gouvernement malgache permettront de mieux comprendre cette situation qui semble ternir la diplomatie malgache qui n'a, selon les discours officiels, enregistré ces derniers mois que des victoires.