En Centrafrique, l'Île aux Singes est à nouveau menacée d'être inondée. Si les crues sont fréquentes dans cette localité, la montée des eaux est hors norme cette année, du jamais-vu depuis les inondations de 2019. Ce débordement de la rivière Oubangui inquiète les habitants et certains commencent déjà à plier bagage.
Dimanche 27 octobre au matin, une pirogue bien chargée s'apprête à quitter l'Île aux Singes pour la capitale Bangui, juste en face. Ce territoire centrafricain, situé au milieu de la rivière Oubangui entre Bangui et la ville congolaise de Zongo, compte environ 2 000 personnes.
Abel cherche à mettre sa famille à l'abri du danger. Ce cultivateur de 65 ans tourne la tête et pointe du doigt la maison de son voisin. « L'eau n'a pas cessé de monter. Quand je regarde la maison de mon voisin sous l'eau, je n'arrive pas à bien dormir. J'avais tout perdu lors des inondations de 2019. Je ne veux plus revivre ce drame, c'est pourquoi j'ai décidé d'évacuer ma famille », confie-t-il.
« Plusieurs maisons sont déjà inondées »
Ces dernières semaines, les jeunes de ce territoire essaient de renforcer les berges en plaçant des sacs de sable le long de la rivière Oubangui. Fridolin retrousse ses manches avant de passer à l'action. « Que ça soit du côté congolais ou centrafricain, l'eau s'approche dangereusement de l'Île. Plusieurs maisons sont déjà inondées. On ne sait pas où aller, c'est pourquoi nous renforçons la berge pour nous protéger », explique-t-il.
Dans ce contexte où l'inondation devient inévitable, le gouvernement invite les riverains à quitter les zones marécageuses. Maxime Balalou est son porte-parole : « Nous sommes dans le cadre de bouleversements climatiques. Les habitants n'ont pas d'alternatives, ils doivent partir. Il faut qu'ils quittent, parce que s'ils insistent, ils vont vivre la même chose. »
En attendant, sur l'Île aux Singes, les risques sanitaires restent importants. Les autorités locales craignent la propagation des maladies comme le paludisme, la diarrhée et le choléra.