Soudan: Cinq conseillers du général Hemedti abandonnent les FSR et rejoignent l'armée d'al-Burhan

Le général Abdel Fattah Al-Burhan, président du Conseil souverain de transition de la République du Soudan, à gauche, Mohamed Hamdan Dagalo (Hemedti), commandant des Forces de soutien rapide

Après la défection, la semaine dernière, d'un grand chef militaire des Forces de soutien rapide (FSR) dans l'État d'Al-Jazirah au centre-est du Soudan, cinq autres responsables politiques ont à leur tour annoncé samedi 26 octobre à Port-Soudan leur abandon des FSR. Il s'agit de conseillers du chef des FSR et général Mohamad Hamdane Daglo, dit « Hemedti », qui ont finalement rejoint l'armée, dirigée par son rival Abdel Fattah al-Burhan.

En quittant les Forces de soutien rapide (FSR), les ex-responsables du groupe ont fait quelques révélations sur le fonctionnement des paramilitaires et des ambitions de leur chef. Ces cinq anciens haut conseillers du général Hemedti, chef des FSR, ont accusé leur ancien dirigeant de vouloir accaparer le pouvoir et de chercher à contrôler les côtes soudanaises situées sur la mer Rouge. Cela avec l'aide de pays tiers qu'ils n'ont pas nommés.

Selon Abdelakader Ibrahim, ex-conseiller du général Hemedti pour le Soudan de l'Est, le chef des FSR avait proposé à l'armée de réaliser certains projets, dont le coût s'élevait à 30 millions de dollars. Il s'agissait de construire des aéroports, des ports ainsi que six camps d'entraînements, pour former 30 000 combattants dans la zone stratégique de la mer Rouge au Soudan. Mais l'armée a refusé d'accéder à ses demandes.

La guerre en raison de contrats non signés, accusent-ils

Ses anciens conseillers ont donc expliqué que l'échec de Hemedti à concrétiser ses ambitions pour prendre le pouvoir est la raison principale de la guerre actuelle dans le pays, et non pas les divisions sur l'accord-cadre pour la paix au Soudan signé en 2020, comme cela a été évoqué par le passé.

L'ex-directeur de communication de Hemedti, Mohamad Othman Omar, a également révélé que la communication des FSR est dirigée depuis l'étranger par une société israélienne, sans plus de précisions. Selon ces responsables, trois autres conseillers, dont les noms n'ont pas été révélés pour des raisons sécuritaires, se joindront à eux rapidement et quitteront aussi les FSR.

La semaine dernière, la défection d'Abou Akla Kikel, un chef militaire des FSR qui s'est rallié à l'armée soudanaise, a conduit à de vastes exactions dans des villes et des villages à l'est de l'État d'Al-Jazirah.

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