L'Union européenne (UE) a décidé de prolonger jusqu'en 2025 le régime de sanctions mis en place à l'encontre du Burundi, à la suite de la répression des manifestations provoquées par la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat en avril 2015, indique un communiqué.
« Suite à un réexamen de la décision (PESC) 2015/1763, il a été décidé de maintenir les mesures restrictives énoncées jusqu'au 31 octobre 2025 », précise le communiqué du Conseil de l'UE. Ces sanctions ont été instaurées en raison de violations des droits de l'homme constatées dans le pays. Le Conseil de l'UE a également souligné l'absence de réformes politiques significatives au Burundi. La décision de prolonger les sanctions contre le Burundi a été actée sans débat, une indication de leur préoccupation, eux qui préconisent la stabilité démocratique pour le pays.
« L'UE suit en permanence l'évolution de la situation au Burundi et peut décider de modifier son régime de sanctions en fonction de l'évolution sur le terrain », a souligné la porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. L'UE a, en outre, qualifié la situation dans le pays de « préoccupante », et a invité l'État burundais à engager un « dialogue inclusif pour retrouver la stabilité démocratique ».
À ce jour, Bujumbura n'a pas réagi à cette décision de l'UE. Ces sanctions ont été mises en place, en octobre 2015, à la suite de la dégradation de la situation politique et sécuritaire au Burundi. Une situation provoquée par la décision de l'ancien président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat. Des sanctions antérieures avaient déjà été imposées au Burundi.
En 2016, l'UE avait suspendu sa coopération directe avec le gouvernement burundais, en réponse à la crise politique. En 2017, des restrictions supplémentaires avaient été introduites, ciblant des individus liés à des violations des droits de l'homme. Parmi les mesures prises figurent des restrictions de déplacement et le gel des avoirs de certaines personnalités responsables de violations des droits de l'homme, ainsi que la suspension de toute aide directe au gouvernement.
Des sanctions en grande partie symboliques depuis que, en 2022, les Européens ont retiré de la liste le Premier ministre Gervais Ndirakobuca, convaincus que la situation s'était alors améliorée dans le pays. Il ne reste plus qu'une personne sur la liste des sanctions, parmi les auteurs de la répression des manifestants de 2015, accusés par l'UE d'avoir commis des actes de violence ou empêché la recherche d'une solution politique.
Le dernier Burundais sanctionné est un ancien agent du service de renseignement, Mathias Niyonzima, responsable d'avoir « aidé à former les milices paramilitaires Imbonerakure, à coordonner leur action et à les armer », selon le texte du journal officiel de l'UE, ces milices étant responsables « d'actes de violence, de répression et de graves atteintes aux droits de l'homme » au Burundi.
Cette situation n'est pas unique au Burundi, d'autres pays africains ayant également été soumis à des sanctions similaires. Ce fut le cas de la Centrafrique, du Zimbabwe et du Soudan, en raison de violations des droits de l'homme et de l'instabilité politique, ou des fraudes électorales. Ces mesures incluent des restrictions de voyage et le gel des avoirs de certaines personnalités.