La question relative au changement ou à la révision de la Constitution du 18 février 2006, telle que présenté par Félix Tshisekedi, Président de la République, lors de son meeting devant une foule en liesse à Kisangani, mercredi 23 octobre dernier, continue à faire parler plus d'un dans l'opinion publique. Opposition, Société Civile, corps scientifiques et hommes d'églises, chacun donne son point de vue tantôt en soutenance aux propos du Chef de l'Etat, tantôt en s'y opposant catégoriquement. Au tour des Evêques de la CENCO d'émettre, par la voix de son Secrétaire Général, Mgr Donation N'shole, son opinion le vendredi 25 octobre dernier.
Dans une allure très préoccupante, la position du Chef de l'Etat quant à la révision ou au changement de la Constitution qui, selon lui, n'était plus adaptée aux réalités actuelles du pays se présente comme une provocation dans le QG de l'opposition ainsi que de la Société Civile et une bonne nouvelle dans les oreilles de certains membres de la majorité au pouvoir. Cette dernière étant départagée au regard du silence absolu de certains poids lourds de l'Union Sacrée de la Nation notamment Kamerhe, Bemba et Bahati qui, jusqu'à ce jour ne pipent mot. Ce silence fait réfléchir plus d'un congolais pour ce qui est de leur position. Est-ce un silence d'acceptation ou d'opposition total au projet de leur Autorité Morale ?
Un climat d'incertitude qui entoure tous ces caciques alors que l'UDPS, elle, soutient inconditionnellement son Président National dans sa vision, soutenant respecter de la volonté de son fondateur, Etienne Tshisekedi. Le temps pourrait en dire plus.
C'est dans ce même contexte que les Evêques de la CENCO ont invité les acteurs politiques à une attention soutenue.
"Le Chef de l'Etat a très bien réagi, en disant d'abord que ce n'était pas une question pressante. Il est même allé plus loin en disant que dans le contexte sociopolitique actuel, ce ne serait pas indiqué. Et puis, il a aussi ajouté qu'il n'a pas l'intention de s'éterniser au pouvoir. Mais entendre les discours des ténors de sa famille politique et l'évolution de la chose, c'est un peu préoccupant", a indiqué le SG de la CENCO.
Une crainte de la part des Evêques sur les acteurs politiques mal ambitionnés autour de Félix Tshisekedi qui s'adonnent à une quête des intérêts égoïstes et qui chercheraient à étouffer les bonnes intentions du Chef de l'Etat.
"Je crains que ces bonnes dispositions du Chef de l'Etat puissent être étouffées par les influences négatives de certains de ses collaborateurs, qui ne voient que le pouvoir pour le pouvoir. Les Evêques appellent à la prudence, de faire attention à cette question, parce que si elle n'est pas bien traitée, elle peut déstabiliser le pays", a-t-il averti, en appelant ainsi les acteurs politiques à une réflexion approfondie sur les implications d'une telle révision.