Interpellé par notre confrère Baye Oumar Gueye sur le refus opposé par le Conseil national de régulation de l'audiovisuel (CNRA) d'autoriser le débat entre Ousmane Sonko, tête de liste du parti au pouvoir, et son adversaire et prédécesseur à la Primature, Amadou Ba, tête de liste de la coalition « Jamm ak Njariñe », le professeur El Hadj Oumar Diop s'est démarqué de la décision de l'organe de régulation des médias au Sénégal.
Selon lui, « Le CNRA ne doit pas s'enfermer dans une lecture hermétique des textes. Il ne faut priver les Sénégalais d'avoir un débat ». Poursuivant son analyse, l'enseignant chercheur à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar renseigne que « l'organisation d'un débat dans une démocratie participe à l'information des populations, à la qualification des choix politiques et à la vitalité démocratique ».
« La démocratie, c'est le débat, la contradiction des programmes, des projets et des points de vue des acteurs politiques contribue à la clarification des choix. Elle est aussi l'affrontement des idées dans le respect des convictions des uns et des autres. Donc, si nous sommes d'accord sur le principe, les modalités pouvaient être discutées et qu'on trouve des plages de convergence et dans ce cadre-là, l'intervention du CNRA est attendu au-delà de cette fermeture et d'une interprétation hermétique des textes », a-t-il indiqué avant d'insister. « Je pense qu'on pouvait avoir ce que j'appellerais une lecture dynamique des textes pour permettre aux Sénégalais de voir ces deux grandes leaders politiques qui s'expliquent mais également qui s'engagent à s'ouvrir, dans d'autres débats à d'autres leaders ».