- Les pays africains sont confrontés à des coûts de financement élevés en raison des évaluations de risque gonflées par les agences de notation du crédit
- Sim Tshabalala, PDG du groupe Standard Bank, critique les 75 milliards de dollars de coûts supplémentaires et de pertes de revenus dus aux risques perçus.
- Les dirigeants africains proposent la création d'une agence de notation panafricaine pour réformer l'évaluation du crédit, avec l'objectif de la mettre en place d'ici l'année prochaine
Selon Sim Tshabalala, PDG de la Standard Bank Group, les pays africains sont confrontés à des coûts de financement élevés en raison des évaluations de risque gonflées par les agences de notation du crédit.
S'exprimant lors de la conférence du Future Investment Initiative Institute à Riyad, M. Tshabalala a mis en exergue une étude des Nations unies selon laquelle les pays africains ont supporté 75 milliards de dollars de coûts supplémentaires et de pertes de revenus en raison des risques perçus. M. Tshabalala a qualifié ces coûts de "grotesques" et d'"inadmissibles", citant l'écart entre les notations et les performances économiques réelles du continent.
Les remarques de M. Tshabalala font suite aux appels lancés par les dirigeants africains en faveur d'une réforme de l'évaluation du crédit sur le continent, et aux propositions de création d'une agence de notation panafricaine en cours. Le Mécanisme africain d'évaluation par les pairs, la Banque africaine de développement, la Banque africaine d'import-export et la Commission de l'Union africaine collaborent à la création de cette agence d'ici l'année prochaine.
Points clés à retenir
Les dirigeants africains affirment que la perception exagérée des risques augmente injustement les coûts d'emprunt, ce qui a un impact sur le développement. Une étude montre que les pays africains paient jusqu'à 500 points de base de plus que les pays bénéficiant d'une notation similaire.
Par exemple, un prêt d'un milliard de dollars assorti de cette prime coûte aux pays africains un milliard de dollars supplémentaire sur 20 ans, ce qui aggrave la vulnérabilité de la dette. M. Tshabalala a cité l'exemple de l'Afrique du Sud, notée "junk" en dépit de la solidité de ses institutions, contrairement au Danemark, noté AAA, et a appelé à la transparence dans l'évaluation des risques et les pratiques de prêt.