Kinshasa — L'annonce du Président Félix Tshisekedi de mettre en place l'année prochaine une commission chargée de rédiger une nouvelle Constitution pour la République Démocratique du Congo (RDC) suscite la controverse.
« Je nommerai l'année prochaine une commission composée de personnes issues de différents secteurs de la société pour élaborer une nouvelle constitution adaptée aux réalités de la RDC et n'entravant plus le fonctionnement du pays », a déclaré le chef de l'Etat congolais lors de sa visite à Kisangani la semaine dernière.
Le point central de la révision constitutionnelle est la suppression de la limitation à deux mandats présidentiels, ouvrant la possibilité à Tshisekedi de se représenter à la prochaine élection présidentielle pour un troisième mandat. L'actuel chef de l'État a en effet été élu deux fois et, selon les règles actuellement en vigueur, il ne pourra pas se présenter à la prochaine élection présidentielle.
La proposition de supprimer les deux chefs de file de la présidence avait déjà été avancée en 2015 par le prédécesseur de Tshisekedi, Joseph Kabila, mais avait suscité l'opposition de membres de la société civile et d'évêques catholiques (voir Fides 16/11/2015). Aujourd'hui, c'est le propre parti de Kabila, désormais dans l'opposition, qui s'oppose à un tel changement constitutionnel. Le Front commun pour le Congo (FCC), le groupe parlementaire qui se réfère à l'ancien président, oppose un « non ferme et catégorique » au projet de révision constitutionnelle. Un autre membre de l'opposition, Moïse Katumbi, a également déclaré que « la Constitution ne sera pas modifiée ».
Changer la constitution est très dangereux car cela peut déstabiliser le pays dans le contexte actuel où il n'est pas stable », a déclaré Mgr Donatien Nshole, secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), lors d'une interview télévisée.