Depuis 40 ans la Société internationale d'énergie des Grands Lacs, SINELAC, produit et partage de l'énergie électrique entre le Rwanda, le Burundi et la République Démocratique du Congo.
« En principe chaque pays a droit au tiers de l'énergie produite par la centrale Ruzizi II mais ça c'est théorique. En pratique, il arrive qu'un pays tire beaucoup plus d'énergie et oblige les autres à prendre peu par rapport au quota auquel chaque pays a droit », explique Dieudonné Mpozenzi, agent de la SINELAC.
Pour aider davantage ces pays, la SINELAC s'est engagé à interconnecter les réseaux électriques de ces trois pays avec ceux des communautés régionales environnantes. « Comme nous sommes interconnectés avec les trois pays, récemment le Rwanda a été connecté avec l'Ouganda, actuellement le réseau de la CEPGL est interconnecté avec celui de l'East Africa, prochainement l'East Africa sera connecté avec le réseau de la SADC », ajoute Irambona Innocent, un autre agent de la SINELAC.
Le directeur général de la Société internationale d'énergie des Grands Lacs, Fidèle Ndayisaba indique qu'avec cette connexion, les pays de la sous-région pourront accroitre leur production énergétique qui reste un défi de taille pour eux. « Ruzizi II si tout va bien avec sa capacité de 45 sera multiplié par 5 avec Ruzizi III et même Ruzizi IV, ça sera presque autant. Il y a un énorme potentiel pour produire de l'électricité et nous avons encore des déficits énergétiques dans les trois pays, la demande y est toujours », déclare M. Ndayisaba.
Cependant depuis quelques années, des différends politiques opposent le Rwanda et la République Démocratique du Congo d'une part et le Rwanda et le Burundi d'autre part, une situation que la société énergétique de ces trois pays tente de surmonter comme l'indique son directeur général: « Il y a eu des difficultés qui ont occasionné la fermeture partielle ou totale des frontières mais ce n'est pas le cas de l'électricité, le courant électrique généré par cette centrale continue d'être distribué entre ces trois pays et nous félicitons d'ailleurs nos agents qui viennent de ces trois pays », selon Fidèle Ndayisaba.
Pour les observateurs, les efforts conjoints des pays des grands lacs d'accroitre la production énergétique pourraient aider ces pays à accroitre leur taux d'accès à l'électricité estimé à environ 20% pour le Burundi, environ 38% pour la RDC et plus 75% pour le Rwanda.