Sur dix personnes tuées lors de conflits armés, quatre sont des femmes. Les violence sexuelles ont également augmenté de moitié.
Il y a vingt ans cette année, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté la résolution 1325. Cet outil de plaidoyer visait à meilleure inclusion des femmesà la recherche de la consolidation d'une paix durable.
Malgré cela, le dernier rapport annuel dressé par le secrétaire général de l'Onu sur les femmes, la paix et la sécurité est alarmant.
Anny Modi défend les droits des femmes en RDC. Elle constate dans son pays, par exemple, une résurgence de l'utilisation des violences en zone de conflits.
"Nous avons des défenseurs des droits des femmes des territoires de Rutshuru, Masisi qui se retrouvent dans les camps des déplacés. Et même dans ces camps, nous avons vu qu'il y a eu des cas d'exploitation et d'abus sexuel, " soutient Anny Modi pour qui "il est important en ce moment-ci, qu'il y ait un accent particulier qui soit mis dans les réponses humanitaires des missions de paix. Que la protection des civils et plus particulièrement des femmes, bénéficie de plus d'attention et d'investissement de tous ceux qui sont impliqués dans les opérations de maintien de la paix. "
Comment mieux intégrer les femmes aux processus de paix ?
Pour Martine Yabré, qui est experte en genre au Burkina Faso, les femmes peuvent pourtant contribuer activement à la résolution des conflits.
"Nous avons une capacité (quand je dis nous, je parle des femmes), qui nous permet de pouvoir développer nos aptitudes pour pouvoir servir nos communautés et constituer une alternative aux solutions militaires proposées par nos différents Etats et qui peinent à produire davantage de fruits. Il suffit seulement qu'on accepte de donner aussi aux femmes de la voix et de la place à la femme pour lui permettre de développer son potentiel naturel et de pouvoir travailler, " précise l'experte à la DW.
Le rôle important des femmes dans les zones de conflit
Au mois d'avril, le Fonds des Nations Unies pour la population (Fnuap) rappelait qu'au Mali, surtout, dans les régions situées dans le centre et le nord du pays, les violences entraînent une augmentation du taux d'insécurité et des déplacements de populations.
Bintou Diawara Coulibaly travaille au sein de l'association pour la Promotion des droits et des devoirs des femmes au Mali. Pour elle aussi, la femme est un pilier essentiel dans la lutte contre le terrorisme et l'insécurité.
" Les femmes jouent un rôle primordial. Il est important de les associer aux différentes prises de décision surtout concernant la gestion de la violence perpétrée par les terroristes parce que les femmes jouent le rôle de maman, de soeur et d'épouse. Donc, elles peuvent intimider les hommes pour qu'ils puissent arrêter les violences. Chacune est écoutée soit par son frère, soit par son mari, il est important de les associer parce que nous savons de quoi les femmes sont capables," soutient Mme Coulibaly.
Les Nations Unies précisent qu'en 2023, les femmes ne représentaient que 9,6 % des personnes chargées des négociations dans les processus de paix. Et ceci bien que des études prouvent que lorsque les femmes sont impliquées, les accords de paix durent plus longtemps et sont mieux exécutés.