Des chirurgiens et des anesthésistes-réanimateurs du Centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona sont en liberté provisoire. Inculpés dans le décès d'une enfant de 6 ans, prénommée Maëlla, lors d'une « tentative de réduction orthopédique » dans cet hôpital au mois de juin, le tribunal a décidé de les libérer lors de l'audience qui s'est tenue le 25 octobre.
Cette petite fille a succombé à une « pneumopathie d'inhalation », suite à une fausse route alimentaire, peu après avoir été anesthésiée. Sa famille accuse les professionnels de santé de garde du CHUJRA de négligence. « Elle a mangé un morceau de gâteau et a bu de l'eau entre 17h 30 et 18 heures. Les professionnels de santé ont dit qu'elle ira en bloc à 23 heures. Donc, ils n'ont pas respecté les 6 heures de jeûne avant l'intervention », déplore la famille endeuillée.
Les professionnels de santé, de leur côté, démentent cette négligence. « La fille a régurgité dès qu'elle a dormi. L'explication, c'est qu'il y avait quelque chose dans son estomac. Or, la règle du jeûne a été respectée, selon ce qui a été indiqué dans le dossier de l'enfant. Comment se fait-il, alors, que son estomac ait été plein ? Nos hypothèses, c'est que soit les parents ont menti sur l'heure du dernier repas, soit quelqu'un a donné à manger à cet enfant, peu avant l'opération.
D'ailleurs, la quantité et la consistance des matières que cet enfant a vomies ne sont pas un aliment ingéré il y a 5 ou 4 heures, mais peut-être 2 heures avant son entrée dans le bloc opératoire », indique un anesthésiste-réanimateur. Cette enfant, en bonne santé, mais avec un membre fracturé, a été emmenée par sa famille au CHUJRA pour se faire poser un plâtre. L'équipe de garde a décidé d'appliquer une tentative de réduction orthopédique pour remettre en place l'os fracturé, un acte médical qui ne « présenterait pas de risque de saignement et qui ne durerait pas plus de 5 mn ». Le procès est prévu se tenir le 29 novembre.