Les islamistes du groupe Boko Haram ont perpétré une attaque contre une base avancée de l'armée tchadienne dans la région du Lac Tchad, non loin de la frontière avec le Nigeria.
Selon le bilan officiel encore provisoire, une quarantaine de soldats ont perdu la vie au cours de cette attaque, sans compter les blessés qui se comptent aussi par dizaines. Signe de la gravité de la situation, le président Mahamat Idriss Déby Itno, toutes affaires cessantes, s'est rendu sur les lieux, hier, 28 octobre 2024, pour non seulement rassurer les populations de la zone, mais aussi remonter le moral des forces combattantes dont on dit qu'elles n'ont pas réussi à contenir les assaillants qui, venus très nombreux, ont pris le contrôle de la base et sont repartis avec un important lot d'armes et de munitions.
En bon chef de guerre, Deby- fils a promis de traquer les assaillants jusque dans leurs chiottes ; d'où le lacement de l'opération militaire baptisée « Haskanite ». Y parviendra-t-il ? C'est tout le mal qu'on lui souhaite surtout quand on sait que l'armée tchadienne est connue pour ses hauts faits d'armes, notamment en matière de lutte contre le terrorisme. On se rappelle encore l'opération « colère de Bohoma » lancée en 2020 suite à l'attaque qui avait coûté la vie à une centaine de soldats sur la presqu'île de Bohoma.
Deby-fils doit travailler à porter l'estocade aux islamistes insurgés de Boko Haram
Conduite par le défunt père Idriss Deby Itno, l'opération fut un véritable succès ; tant elle avait permis de neutraliser plusieurs terroristes. Si fait que depuis lors, l'armée tchadienne n'avait plus subi une attaque d'envergure contre ses positions. S'il veut donc faire mieux que son défunt père, Deby-fils doit se retrousser les manches... du treillis pour autant qu'il veuille se donner les chances de briser les reins du Chacal.
Car, faut-il le rappeler, Boko Haram, à travers cette nouvelle attaque, donne la preuve qu'il dispose toujours d'une redoutable capacité de nuisance. Sa voilure, face aux coups de boutoir de la Force multinationale mixte (FMM) composée de soldats camerounais, nigériens et tchadiens, a peut-être été réduite. Mais le mouvement vient de donner la preuve qu'il peut toujours frapper là où on l'attend le moins.
Cela dit, maintenant qu'il a réussi à asseoir et à consolider son pouvoir, Deby-fils doit travailler à porter l'estocade aux islamistes insurgés de Boko Haram qui n'entendent pas lui faire de quartier. Pour ce faire, il lui revient de savoir se poser en rassembleur de sorte à amener ses compatriotes à faire bloc derrière lui afin de présenter un front uni face à l'adversaire.